Six mois après son élection, l’heure des explications est venue pour le chef de l’Etat. C’est la première et très attendue conférence de presse du quinquennat.
Ce mardi 13 novembre est marqué par la première grande conférence de presse du président de la République. Devant quelques 400 journalistes réunis dans la salle des fêtes de l’Élysée, François Hollande a détaillé les actions engagées en six mois tout en détaillant son plan d’action pour les mois à venir. Pendant 45 minutes, le président s’est adressé en direct aux Français avant de répondre aux questions des journalistes.
Malmené par la presse et dans les sondages, François Hollande a eu plus de deux heures pour convaincre, d’abord en s’adressant aux Français, puis en se soumettant au feu nourri des questions.
Dès les premières minutes de cette conférence de presse, François Hollande a souhaité rappeler son "engagement". "Je tiens aujourd’hui la première conférence de presse du quinquennat. J’en avais pris l’engagement. Il était tout simple : rendre compte tous les six mois de l’action que j’avais à mener pour le pays. Je le fais aujourd’hui. Ce n’est pas l’engagement le plus difficile à tenir".
Dans son discours d’introduction, François Hollande n’a pas manqué de souligner que "la situation est grave" en insistant sur le fait que le chômage n’a pas cessé de croître depuis 17 mois, que le niveau de la dette ne cesse de grossir.
Hollande a égrainé les mesures prises depuis le début du quinquennat en évoquant notamment le retour de la retraite à 60 ans. Six mois après son arrivée au pouvoir, il a donc évoqué rapidement les premiers travaux du gouvernement, avec les décrets sur la réduction de 30% de leur rémunération, l’augmentation des allocation de rentrée scolaire, le rétablissement partiel de la retraite à 60 ans, mais aussi les projets de loi de budget pour 2012 et 2013. "Une politique n’est pas une accumulation de propositions ou de mesures aussi fortes soient-elle".
François Hollande se défend de tout "virage" dans sa politique. "Depuis six mois, j’ai fait mes choix et je m’y tiens sans avoir besoin de prendre je ne sais quel tournant, je ne sais quel virage car ces choix sont conformes à mes engagements, à mes principes et surtout, aux intérêts de la France".
Le président a également pointé du doigt le bilan de son prédécesseur. « Il n’est pas utile ici de revenir sur le passé », déclare-t-il. « Le constat suffit et il est implacable ». Le président de la République a tut de même évoqué l’accroissement de la dette, du chômage et l’affaiblissement de la croissance.
Sur la question de la Grèce : François Hollande estime que ce pays doit recevoir le soutien "promis" de l’Europe et du Fonds monétaire international (FMI). "Je considère qu’au-delà encore de quelques mises au point de modalités techniques, ce soutien lui est dû, pour en terminer aussi avec ce qui a pu être un doute sur l’intégrité de la zone euro".
Quant aux actions menées par le gouvernement ces six derniers mois, il s’explique : « j’ai demandé au gouvernement de Jean-Marc Ayrault de mener à marche forcée le désendettement des comptes publics ». Son constat se veut « sévère » sur l’état des finances publiques : « 30 milliards devaient être trouvé en 2013 ». « Nous avons là encore pris des décisions, . C’est un effort inédit ». Selon le président, les mesures prises sont "justes".
François Hollande a justifié l’importance d’une ambitieuse réforme de l’État et des administrations publiques. "Répondre au décrochage productif, c’est la meilleure façon de montrer aux ouvriers que nous sommes à leurs côtés." Le chef de l’État n’a pas manqué de vanter la Banque publique d’investissement et rappelle qu’elle "garantit la stabilité fiscale et réglementaire pendant 5 ans dont les entreprises ont besoin".
Quant au rapport Gallois, François Hollande insiste sur le fait qu’il n’a pas été commandé pour ne pas être appliqué. Au contraire, il l’a été en "24 heures". Il a insisté sur le fait que les mesures annoncées visent à donner de la "visibilité aux entrepreneurs, de la stabilité aux investisseurs et de la confiance aux consommateurs".
La refonte de la TVA
Quant à l’augmentation de la TVA. Il explique : "la TVA sociale version Sarkozy aurait prélevé 13 milliards, au moment où il fallait consolider les finances publiques". La restructuration du taux de TVA proposée par le gouvernement actuel ne rentrera pas en vigueur avant 2014, et sera "4 fois moins importante que ce qui avait été prévu par nos prédécesseurs". Elle permettra de "régler le feuilleton de la TVA dans la restauration qui empoisonne depuis des années". La TVA remontera ainsi à 10 %, comme les autres taux intermédiaires de TVA actuellement de 7 %.
En clair, la "refonte de la TVA" prévue par le "pacte de compétitivité permettra de régler une fois pour toutes la question de la TVA dans la restauration". Une fois encore, ce sera donc 10%"au 1er janvier 2014, contre 7% aujourd’hui.
Mobilisation contre le chômage
Le président de la République énonce ses 3 priorités : « la réorientation de l’Europe, le désendettement de la France et la compétitivité de l’économie ». « Je suis au début du quinquennat mais au bout d’une décennie où il y a eu tant de proclamations et si peu de résultats ».
"Ma mission, c’est de redresser la croissance" et de "réduire le chômage" a rappelé le président.
Le chômage a été présenté comme une « priorité du quinquennat ». « Ce sera ma responsabilité », s’engage le chef de l’Etat. « Nous n’acceptons pas cette progression continue du chômage. Il ruine, il mine la confiance des citoyens ».
Pour enrayer la hausse du chômage, François Hollande a de nouveau insisté sur l’importance des contrats d’avenir. Il a ensuite lancé un appel aux syndicats et au patronat : « J’en appelle maintenant, dès lors que le gouvernement a pris ses responsabilités avec le pacte de compétitivité, toutes les organisations syndicales et les employeurs à nouer cette négociation, à la conclure, à faire ce compromis historique ».
L’avenir
"Je suis responsable de l’avenir de la France" insiste François Hollande. Avant d’ajouter. "Je ne prépare pas le sort d’une prochaine élection, je prépare le sort d’une prochaine génération".
Le chef de l’Etat appelle au rassemblement : « La France a besoin de tous : des chefs d’entreprises plongés dans la mondialisation jusqu’aux jeunes des cités qui ne demandent qu’à réussir et à trouver leur place ».
François Hollande s’est fixé un cap, celui de la "reconquête de notre avenir". "Le redressement prendra du temps, mais, j’en suis sûr, notre pays aura les moyens de conduire ce redressement avec succès".
"Le déclin n’est pas notre destin" a lancé le président de la République. "Je veux qu’au terme de mon mandat, les jeunes vivent mieux qu’aujourd’hui » ?
Suite à ces déclarations, François Hollande a répondu aux nombreuses questions de la presse après avoir insisté sur le fait qu’il se soumettra à nouveau à cet exercice, tous les six mois précisément, pour s’adresser aux Français.
Lors de ce face à face avec les journalistes, François Hollande a fait l’éloge de Jean-Marc Ayrault, en lui réaffirmant tout son soutien. "Je l’ai choisi parce que j’ai confiance en lui" a déclaré le président de la République. "Il est sérieux, c’est important. Il est loyal, c’est nécessaire. Il est dévoué à la cause publique et il est concret".
Ce mardi 13 novembre, le chef de l’Etat français a officiellement reconnu la coalition syrienne lors de grand oral face aux Français. « J’annonce ici que la France reconnaît la coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement de la Syrie démocratique permettant d’en terminer avec le régime de Bachar al Assad », a déclaré le président français lors de cette conférence de presse.
Sources : Le NouvelObs / Le Monde / Le Parisien