La cour d’appel de Paris a autorisé mercredi 5 décembre l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso.
La cour d’appel de Paris avait refusé dans un premier temps, en juin dernier, de statuer sur la demande d’extradition du Burkina Faso et a demandé des éléments matériels précis de nature à impliquer directement François Compaoré.
La demande d’extradition de François Compaoré, 64 ans, exigée par le Burkina Faso, a été acceptée par la justice française, mercredi 5 décembre. Pour être effective, cette extradition devra faire l’objet d’un décret gouvernemental. La défense de François Compaoré a indiqué qu’elle allait former un pourvoi en cassation. Dans la foulée, l’un de ses défenseurs, Pierre-Olivier Sur, annonce son intention de demander la comparution du juge d’instruction burkinabé pour "faux en écriture publique". La cour d’appel de Paris a en effet relevé que l’une de ses citations n’était pas "correcte".
Au Burkina Faso, François Compaoré, frère de Blaise Compaoré, l’ancien président déchu, est accusé d’"incitation à assassinat" dans l’affaire Norbert Zongo. Ce journaliste avait été tué, avec trois personnes qui l’accompagnaient, dans des conditions mystérieuses, le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré. Il avait été arrêté à l’aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle en octobre 2017 sur la base d’un mandat d’arrêt émis le 5 mai 2017 par les autorités de Ouagadougou.
Selon les avocats de François Compaoré, son placement sous contrôle judiciaire en France est désormais levé, ce qui le rend à nouveau pleinement libre de ses mouvements.
Cette décision montre que la procédure au Burkina est sérieuse et est reconnue comme telle par la justice française estiment les avocats du Burkina #compaoré @RFI @RFIAfrique
— Simon Rozé (@simonroze) 5 décembre 2018