Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, va de dérapage en dérapage. Après avoir déclenché la polémique suite à ses propos sur la " croisade " qui serait menée par Nicolas Sarkozy en Libye, il se retrouve de nouveau sous les feux de l’actualité pour s’en être pris aux signes religieux dans les services publics.
" Les agents des services publics évidemment ne doivent pas porter de signes religieux, manifester une quelconque préférence religieuse, mais les usagers du service public ne doivent pas non plus ", a déclaré Claude Guéant ce jeudi sur i-Télé et Radio Classique, alors qu’il exposait ses idées sur les enjeux du débat sur la laïcité organisé par l’UMP. L’intervention du ministre a très vite laissé place à une grosse polémique.
L’entourage du ministre a tenté de corriger cet énième dérapage verbal, en situant le discours incriminé dans son contexte. " Il ne s’agit pas d’interdire à une femme voilée, un homme portant une kippa, ou une croix chrétienne, de pénétrer dans un lieu public ", rapporte Le Figaro. " Il entendait bien dire que l’organisation du service public s’impose à l’usager et, comme le service public est neutre, un usager ne peut pas récuser un médecin ou quelqu’un d’autre pour un motif religieux ", explique un membre de l’entourage du ministre interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). Le ministre de l’Intérieur juge ainsi "inadmissible" toute "manifestation d’une préférence religieuse" au sein des services publics. Autrement dit, les patients d’un hôpital n’ont pas le droit de refuser d’être traités par un médecin du fait du sexe de ce dernier. Néanmoins, cette " explication de texte " ne convainc pas l’opposition.
Invité sur le plateau de RTL, le président du MoDem, François Bayrou, s’indigne devant cette "série de dérapages verbaux" du ministre."Il y a un moment où les responsables politiques ne savent plus ce qu’ils disent", lance-t-il.
Trois jours avant le premier tour des cantonales, Claude Guéant a créé la polémique en déclarant que les Français "avaient parfois le sentiment de ne plus être chez eux" du fait d’une "immigration incontrôlée".
François Bayrou appelle le gouvernement à "retrouver son sang froid".