Charlotte Lauret âgée de 20 ans est une Dyonisienne depuis sa naissance, a été élue Miss Saint-Denis 2021 le samedi 16 octobre. Charlotte accepte de revenir sur son élection et les critiques qu’elle a subi concernant sa "corpulence". Elle milite également contre le harcèlement scolaire et contre la grossophobie.
C’est Charlotte Lauret qui a remporté samedi l’élection de Miss Saint-Denis l samedi 16 octobre dernier. Un concours organisé par l’association Event Folie’s, qui s’est déroulé à l’ancien Hôtel de Ville de St-Denis.
Elle accepte de témoigner sur LINFO.re. Elle revient sur son élection et les critiques qu’elle subit concernant sa corpulence.
Bonjour Charlotte, tu as été élue Miss Saint-Denis 2021 en octobre dernier. Peux-tu me dire ce qui t’a poussé à participer à cette élection ?
"Alors j’ai toujours aimé tout ce qui concerne le domaine de la mode. Avec ma corpulence, je n’ai jamais osé tenter une élection mais je me suis dit que cette aventure pourrait m’apporter une assurance et une confiance en moi", affirme Miss Saint-Denis.
"Oui j’avais peur d’y participer car généralement dans les comités pour les élections de Miss, aux yeux des gens, il faut toujours être taille 34. J’avais donc une certaine appréhension. Mais mes proches, mon copain, mes amis ou même ma famille m’ont poussé à y participer. Ils ont eu confiance en moi, pour eux même si je ne gagne pas c’est pas grave et que l’importance c’est de participer. Je sais qu’aujourd’hui, je suis ressortie avec de la confiance en moi et quelque chose en plus sur moi-même", explique-t-elle.
"Je m’y attendais vraiment pas même si je sais que toutes les personnes disent ça mais pour moi c’était vraiment une surprise surtout avec la corpulence je ne pensais pas que j’allais être élue. Moi je me disais que c’était d’autres candidates qui allaient remporter le titre. Quand on a annoncé mon nom et mon numéro, c’était aussi un gros soulagement car je me disais que je n’ai pas fait tout ça dans le vide. J’avais peur de défiler en maillot de bain devant des gens car j’étais pas très à l’aise. Je suis fière de mes rondeurs mais c’était un gros choc pour moi", dit-elle en rigolant.
"Le soir de l’élection, ce qui a fait la différence selon moi c’était mon discours. C’était un discours engagé et j’y ai vraiment mis du coeur, je parlais de ce que j’ai vécu et de ce que je vis encore actuellement. J’ai parlé de ma corpulence et j’ai fait un rappel pour dire que les femmes rondes doivent avoir une considération", raconte-t-elle.
"Pour l’instant depuis le début de l’élection on a pu visiter des malades ou encore des personnes en situation d’handicap. On a eu également une distribution de repas pour les plus démunis à Saint-Denis la semaine dernière. Je porte aussi deux projets : la lutte contre le harcèlement scolaire car j’en ai été victime et je vois qu’aujourd’hui ça persiste toujours, je veux sensibiliser les jeunes sur ce sujet là car il y a des répercussions mentales et physiques. Ensuite sur l’insertion de la femme ronde dans le monde de la mode", insiste-t-elle.
"Globalement oui, quand j’étais candidate on m’avait déjà rabaissé en me disant que je n’y arriverai pas. C’était surtout sur les réseaux sociaux, les personnes ne se rendent pas compte de l’impact des commentaires sur une personne. Au final quand j’ai été élue, j’ai quand même eu des critiques en disant que la miss elle est grosse, que les jurys étaient aveugles par exemple. Je me suis dit que peu importe ce qu’on dira sur moi, que j’avais gagné ou non, les personnes auront toujours quelque chose à redire. Moi j’essaie de faire abstraction de toutes les critiques."
"Moi j’aimerais pousser les filles à participer à des élections comme Miss Saint-Denis. On en ressort mûri et grandi. On gagne de la confiance en soir et de l’assurance. Moi j’aimerais des élections où on arrive comme on est, je ne suis pas pour les élections où il y a des critères spécifiques. Pour moi, il faudrait changer les critères des différents comités de Miss pour que toutes les filles puissent éventuellement y participer", conclue-t-elle.
