L’ancien ministre Charles Pasqua affirme avoir été "traité de ’criminel’ et de ’corrompu’" par la candidate écologiste Eva Joly. Hier, il a annoncé qu’il a déposé une plainte pour diffamation.
"Ma personnalité et mon honorabilité ayant été mises en cause par cet ancien magistrat, qui ne peut prétendre ignorer la loi, j’ai demandé à mes conseils d’engager une action en justice", déclare dans un communiqué Charles Pasqua. L’ancien ministre a déposé une plainte pour diffamation, jeudi après-midi, à l’encontre de la candidate des Verts Eva Joly, devant le tribunal de grande instance de Paris.
Si Eva Joly l’avait bien traité de "criminel", cependant, elle ne l’a pas qualifié explicitement de "corrompu". Le dérapage remonte au 11 novembre, lors d’un vif débat sur France Inter qui opposait la magistrate à Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République.
Après avoir lâché les mots "criminel" et "corrompu", l’ancienne juge ajoutait : "Je vous rappelle peut-être les faits, M. Pasqua a reçu des crédits sur son compte dans l’affaire Falcone. Il a touché ! (...) Il a touché, c’est un homme corrompu, qui a touché de..."
Eva Joly était une des juges chargés de l’instruction de l’affaire Elf, dans laquelle Charles Pasqua avait été mis en examen en 2001, avant de bénéficier d’un non-lieu. L’ancien ministre de l’intérieur avait également été mis en cause dans de nombreuses autres affaires. Il a notamment été condamné à 18 mois de prison avec sursis en 2008 pour financement illégal de sa campagne pour les élections européennes de 1999. En 2011, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour des malversations présumées dans le programme de l’ONU en Irak "Pétrole contre nourriture".
De son côté, Eva Joly n’en est pas à son premier dérapage. Elle a été condamnée en décembre 2011 à 1 000 euros d’amende avec sursis pour diffamation au préjudice de l’actuel ministre des sports, David Douillet, qu’elle avait accusé en 2009 de posséder des comptes dans un paradis fiscal.
