Le nouveau ministre de l’Intérieur Manuel Valls revient sur l’affaire Mohamed Merah, il veut savoir ce qui a "dysfonctionné".
Dans un entretien accordé au journal Le Parisien-Aujourd’hui en France ce lundi 4 juin, Manuel Valls revient sur l’affaire Merah, Il souligne qu’il souhaite une étude « sur ce qui a dysfonctionné », ayant permis au tueur au scooter de commettre sept assassinats à Toulouse et à Montauban.
« Dès lors qu’un homme, peut-être seul, a pu commettre de tels crimes, nous sommes face à un échec : l’Etat n’a pas su ou pas pu protéger des Français », déclare Manuel Valls dans les colonnes du Parisien-Aujourd’hui en France.
Pour le ministre de l’Intérieur, une étude s’impose à la suite de cette tragédie qui a jeté l’effroi en France. « Il s’agit d’en comprendre les raisons. J’ai chargé la Direction générale de la police nationale (DGPN) et la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI) de me fournir une étude très complète sur ce qui a dysfonctionné dans cette affaire », explique-il.
Pour rappel, le tueur au scooter,
Mohamed Merah, auteur de sept assassinats à Toulouse et à Montauban, a été tué lors d’un assaut lancé par le Raid contre son pavillon toulousain le 22 mars dernier.
Dans son entretien, le nouveau ministre Manuel Valls évoque aussi ses principaux axes de travail. « Outre la lutte contre la menace terroriste », il souhaite « aussi couper les routes de la drogue qui remonte de l’Espagne ». « L’impact du trafic de stupéfiants dans notre société est une question centrale », estime-t-il.
Interrogé à propos des limogeages orchestrés à la tête de la police nationale - notamment à la préfecture de police (PP) de Paris, à la DGPN et à la DCRI - Manuel Valls explique qu’il « faudra mettre les choses à plat au sein de l’Inspection générale des services (IGS, la police des polices parisienne, ndlr). Des responsables policiers ont pu être injustement mis en cause, je veux les réhabiliter », insiste-t-il.
Le ministre de l’Intérieur ajoute qu’il y aura « nécessairement une réforme des services de renseignement au sein de la préfecture de police de Paris ». Quant à la proposition du gouvernement concernant la mise en place d’un récépissé pour les contrôles d’identité, le locataire de la Place Beauvau assure que « l’idée n’est pas d’imposer un dispositif. Je veux prendre le temps de la réflexion. Car si cette mesure est perçue comme vexatoire par les policiers, elle ne marchera pas ».
S’exprimant sur les liens entre la police et la justice, il affirme avoir « proposé à Christine Taubira, la ministre de la Justice, de réfléchir à la question, très préoccupante, de la violence des mineurs ». Et lui de rappeler qu’il a chargé un conseiller d’Etat « de travailler sur la question d’une protection juridique spécifique pour les policiers ».
Autre annonce en conclusion de son interview : « dans 200 à 300 quartiers prioritaires, la présence policière sera renforcée. Il ne s’agit pas de faire du chiffre, mais d’obtenir des résultats », martèle-t-il, estimant qu’il faut « à cet égard, redéfinir le rôle des brigades anti-criminalité, les BAC ».
Source : Le Parisien-Aujourd’hui en France