Dans un courrier publié sur Facebook, l’association des maires de Guyane a décliné l’invitation du président de la République Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat sera en déplacement dans ce vaste territoire d’outre-mer pour trois jours.
La visite d’Emmanuel Macron en Guyane s’annonce tendue. Le chef de l’Etat a choisi de se rendre sur le territoire pour son premier déplacement officiel sans compter celui où il était parti pour les Antilles après la tempête Irma. Toutefois, ce voyage du président de la République ne fait pas l’unanimité. Les maires de Guyane sont les premiers à bouder le locataire de l’Elysée. Le président de l’association des maires de Guyane, David Riché a alors écrit un communiqué publié sur leur page Facebook. Dans le courrier, il regrette de devoir décliner la double invitation d’Emmanuel Macron. Il déplore notamment l’absence de rencontre entre le chef de l’Etat et l’ensemble des élus guyanais sur "les thèmes des Accords de Guyane, du plan d’urgence de 2,1 milliards supplémentaires, ou encore de la suppression des contrats aidés", rapporte France Info.
En compagnie de quelques ministres et du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, Emmanuel Macron se rend en Guyane six mois après le mouvement social ayant paralysé ce territoire français. "Vous avez fait le choix de placer votre visite sous l’auspice des régions ultrapériphériques et des futures assises des Outre-mer. C’est un choix que nous, maires de Guyane, ne pouvons que regretter", a également écrit David Riché. Ce dernier estime d’ailleurs que le chef de l’Etat aurait pu faire des choix plus importants et vitaux pour l’avenir du territoire.
Le président de la République devra traiter de nombreux problèmes de Guyanais entre l’insécurité croissante, un système scolaire inadapté, un taux de chômage très élevé ou encore une immigration clandestine massive. De son côté, le collectif Pou Lagwiyann dékolé ("Pour que la Guyane décolle") à l’origine du mouvement social en mars-avril estime que "tous les problèmes n’ont pas été réglés". Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, il affirme que les conséquences des problématiques soulevées, notamment en matière de sécurité, sont encore bien présentes.