Candidat à la sélection pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé a présenté ses orientations économiques pour redresser le marché du travail. Il veut augmenter la TVA et réduire les charges sur les salaires.
Souvent, les discours de campagne sont clairs comme de l’eau de roche, commente Le Parisien aujourd’hui à propos de l’ouverture de celle du maire de Bordeaux. « La journée commence bien », a-t-il reconnu à son arrivée dans le studio de RMC, lorsqu’il a été annoncé que, selon un sondage RFM-BFM TV, il ferait mieux que François Hollande selon 50% des français.
« La route est longue, restons modeste et serein », a tout de suite tempéré Alain Juppé. « D’autant plus », a-t-il ajouté, que « gouverner aujourd’hui, c’est complexe. L’absence de résultat fait le lit de ceux qui n’ont jamais exercé le pouvoir et qui se présentent vierges ».
L’ancien premier ministre de Jacques Chirac a levé un pan du voile sur le programme économique qu’il compte présenter lors de la prochaine campagne présidentielle. Il annonce un âge de la retraite à 65 ans, une modification de la dégressivité des indemnités aux chômeurs, et les propositions habituelles d’assouplissement de la durée du travail et de simplification du code du travail.
Il ne se rapproche pour autant pas de l’avis de Pierre Gattaz, le président du Medef, qui souhaite que les entreprises puissent licencier sans donner de motif. Alain Juppé est persuadé « qu’il ne faut pas faire de provocation. C’est un pas qu’il ne faut pas franchir ».
Alain Juppé propose surtout de revoir à la hausse la TVA et à la baisse les charges sociales que versent les entreprises sur les salaires. En France, le débat sur la TVA sociale a déjà eu lieu en 2007, en 2012 et en 2013. Elle avait été abandonnée, ses bénéfices étant difficiles à cerner dans la pratique. Mais il estime que « la France peut rebondir, il suffirait de peu, pour rétablir un climat de confiance ».
« Les entreprises de demain créeront des emplois à condition de les mettre à armes égales avec leurs concurrents, augmenter la TV et baisser les charges », affirme-t-il, estimant que la concurrence est en Europe, pas en Chine.