Suite à des cas de fraudes, le tribunal de Bastia a annulé l’élection municipale d’Ajaccio. Le constat d’un nombre anormal de procuration se trouve à l’origine de la décision
Selon Le Figaro, des "manoeuvres frauduleuses" dans l’établissement des procurations ont conduit le tribunal administratif de Bastia à annuler aujourd’hui l’élection municipale d’Ajaccio. L’autre motif évoqué est le constat qu’un "nombre significatif d’émargements était irrégulier".
La décision de l’instance judiciaire est motivée par les préconisations du rapporteur public. Ce dernier avait mis en avant lors de l’audience du 16 octobre une "manoeuvre" avec les procurations ayant "altéré la sincérité du scrutin".
L’origine du recours est l’ancien maire Simon Renucci (DVG), qui avait perdu l’élection municipale de mars face au candidat de l’UMP Laurent Marcangeli. Simon Renucci était alors défait sur une petite différence, soit 281 voix qui représentent un écart de 1,18%.
Le rapporteur public soulève le nombre anormal de procurations. On a enregistré en effet 600 procurations supplémentaires entre les deux tours, "ce qui représente un nombre important", soit 2.380 procurations, contre 1.780 lors du premier.
"Pour près d’une centaine d’électeurs, soit la signature apposée sur le formulaire de procuration est manifestement différente de celle qui a été apposée sur les listes d’émargement au premier tour du scrutin, ou lors de précédents scrutins, sans qu’aucune explication convaincante ne soit apportée", avait écrit le rapporteur public.
L’annulation du scrutin est en défaveur de Laurent Marcangeli (UMP), qui aurait dû être le vainqueur de ces municipales. Sur Corsematin, il regrette la décision : "Depuis six mois, je fais l’objet d’une campagne infâme. On a voulu étouffer Ajaccio, pourrir le débat public, empêcher une équipe municipale de travailler. Et l’on a utilisé des moyens extrêmement douteux pour y parvenir. J’entends me battre pour mon honneur et pour l’honneur de celles et ceux qui me suivent. Que ce soit les gens qui m’accompagnent dans mon parcours public ou ceux qui partagent ma vie privée. J’ai une famille, des amis qui ont souffert de la façon dont j’ai été traité. Pour être honnête, cela m’a fait du mal."