La confrontation entre Tristane Banon et Dominique Strauss-Kahn, hier, n’a pas vraiment fait avancer le débat. La romancière et l’ex-patron du FMI s’accusent de mentir, après avoir campé sur leurs positions respectives.
Jeudi matin, Dominique Strauss-Kahn et Tristane Banon se sont rendus à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) à Paris pour une confrontation. Lors du face-à-face, les deux parties ont défendu leurs versions des faits. L’écrivaine et journaliste a maintenu ses accusations de tentative de viol démenties avec fermeté par l’ex-directeur général du FMI, qui parle de " faits imaginaires" et " une dénonciation calomnieuse ".
Pendant la confrontation qui a duré plus de deux heures, Tristane Banon a déclaré que son présumé agresseur se conduisait avec "arrogance", "suffisance" et "froideur". Plus encore, "il n’a même pas osé me regarder", a dit la jeune femme, ajoutant éprouver "du mépris" à l’égard de celui qu’elle accuse d’avoir tenté de la violer huit ans auparavant. "J’ai pensé qu’au moins il s’excuserait (...) mais il ne l’a pas fait ", se désole-t-elle.
Par l’intermédiaire de ses avocats, DSK a immédiatement réagi en affirmant qu’il "conteste formellement avoir agressé Mme Tristane Banon et constate qu’elle ment aussi à propos du déroulement de la confrontation". L’un des représentants de la défense, Me Henri Leclerc, a souligné que DSK "n’a aucune raison de s’excuser".
Lors de la confrontation, Dominique Strauss-Kahn a déclaré avoir "oublié", ou sinon "ce sont des faits imaginaires", a rapporté Tristane Banon sur TF1 hier soir. La jeune romancière de 32 ans reste inflexible sur ses allégations. "Il y a eu une tentative de viol et ça je le maintiens", a-t-elle dit.
Qui des deux dit la vérité ? C’est la grande question. Les policiers ont déjà auditionné une vingtaine de témoins dans ce dossier, parmi lesquels le candidat à la primaire socialiste François Hollande. Un rapport d’enquête devrait prochainement être transmis au parquet qui décidera de la suite à donner à cette affaire. La semaine dernière, Tristane Banon a prévenu qu’elle allait se constituer partie civile en cas de classement de sa plainte.