Le procès de ces deux Américains débute ce lundi 9 mai aux assises de Paris. Que faut-il retenir du projet "obsessionnel" de June Hopkins, 60 ans, et son fils Brendan Walsh, 30 ans ?
June Hopkins, 60 ans, et son fils Brendan Walsh, 30 ans, seront jugés aux assises de Paris à partir de lundi 9 mai. Les deux Américains impliqués dans un projet "obsessionnel" sont accusés de rocambolesques tentatives d’assassinat de Grégoire L., le père français du jeune homme. Le projet a été mûri depuis des mois sur fond d’affaires d’héritage et d’argent de famille. Mère et fils ont toujours nié les faits, déclarant au contraire que le Français et sa famille voulaient "les éliminer", a déclaré la sexagénaire aux enquêteurs. "Il est impératif que ce procès serve à déconstruire les fantasmes et les caricatures sur ce dossier, pour se concentrer sur la matérialité des faits", estime son avocate Me Sophie Rey-Gascon sur les propos repris par Le Figaro.
Grégoire L. et June Hopkins se sont rencontrés en 1990. L’Américaine attend rapidement un enfant du Français, mais a dû rentrer aux Etats-Unis avant la naissance de Brendan pour divorcer de son mari américain. Elle est retournée à Paris un an plus tard et tombe enceinte de leur deuxième enfant, mais a quitté la France pour de bon avant la naissance de l’enfant. June Hopkins n’a repris contact avec le père français de ses enfants que quinze ans plus tard, à la mort du père de ce dernier. Elle est restée un mois en France en 2009 dans le but de donner le nom de Grégoire L. à ses deux fils. Les ennuis ont commencé un an plus tard quand elle et son aîné étaient logés dans l’appartement du père. Une dispute a éclaté quand l’Américaine a été surprise en train de photocopier son avis d’impôt sur la fortune, des documents de la succession de son père et un contrat d’assurance-vie à hauteur de 500 000 euros.
Durant la dispute, Brendan a versé de l’essence dans le dos de Grégoire L., assis sur le canapé. Le Français a également raconté aux enquêteurs que son fils tenait un briquet dans sa main. Le frère de Grégoire L., témoin de la scène est intervenu, mais a été plaqué au sol par son neveu qui a sorti "un petit sabre japonais". De son côté, June n’a pas réagi, raconte son ex-conjoint. Le Français a porté plainte pour cette première tentative contestée par les Américains. Ces derniers ont d’ailleurs quitté la France. Entre temps, Grégoire L. a modifié les bénéficiaires de son assurance-vie (ses nièces plutôt que ses fils) avant de plonger dans une profonde dépression. Son état s’est empiré quand il a appris la mort suspecte du mari américain de June Hopkins.
La mère et le fils sont rentrés incognito à Paris après quelques mois en semant la terreur. Des affichettes lisant : "Greg vous êtes un meurtrier !" ont été collées dans le hall de l’immeuble de Grégoire L. à Paris. La sœur de cette dernière a été également victime d’une tentative d’assassinat par un homme et une femme, visages masqués sous des casques de moto qui n’étaient autres que les deux Américains. June Hopkins a essayé de s’évader de prison en 2016 avant son placement sous contrôle judiciaire en 2018, comme son fils. Après leur fuite des États-Unis, ils ont été arrêtés en 2019, puis extradés en France en février dernier.
L’enquête après leur arrestation a révélé un "projet criminel" au "caractère obsessionnel". Un projet que la mère et le fils ont mis en œuvre depuis leur installation "en vase clos" et en secret à Paris, dès 2012. Les enquêteurs ont en effet retrouvé des micros placés devant chez Grégoire L., ainsi que des repérages filmés, et une grande pelle à jardin sous le lit de l’Américaine. À la cave, une scie, une hache, une machette, des lunettes de protection, et un rouleau de cordelette ont été retrouvés. D’après une expertise psychiatrique, Brendan Walsh était à l’époque sous l’emprise d’un lien totalisant avec sa mère. Cette dernière avait pu altérer son discernement.
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