La cour de cassation a annoncé hier le non-lieu rendu en faveur de deux policiers, dans le cadre de l’enquête sur la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois en 2005.
La cour de cassation a rendu son verdict près de sept ans après les faits. Mercredi 31 octobre 2012, la plus haute juridiction de France a décidé d’annuler le non-lieu qui avait été accordé aux deux policiers cités dans le cadre de l’enquête sur la mort de Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005. La décision de la justice rend possible l’ouverture d’un nouveau procès, selon plusieurs médias.
La chambre criminelle de la cour de cassation a toutefois laissé le soin à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes de statuer de nouveau sur ce dossier. « Dans son arrêt, la cour de cassation a estimé que la cour d’appel de Paris, qui avait prononcé le non-lieu, n’a pas répondu à l’argumentation des parties civiles selon laquelle les policiers n’avaient aucune certitude que les jeunes ne se trouvaient pas sur le site EDF », rapporte Le Point.
Le 27 octobre 2005, deux policiers avaient pris en chasse Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans. L’avocat des deux policiers soutient un peu plus tard que "il y a bien eu une tentative de cambriolage" sur un chantier. Ce qui était à l’origine de cette course-poursuite, a-t-il fait valoir.
Lors de leur fuite, les deux adolescents s’étaient engouffrés dans un transformateur EDF et ont été électrocutés. Leur mort avait donné suite à des émeutes dans les banlieues parisiennes.
En 2010, les deux policiers ont été mis en examen pour non-assistance à personnes en danger. La phrase qui les incriminait était : "S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau". L’un d’eux l’avait dit lors des échanges de radio avec ses collègues. Lors de la plaidoirie, leur avocat avait affirmé que ces deux agents ont déjà rejoint le commissariat, depuis 18 minutes, quand les adolescents ont rendu leur âme.
En Avril 2011, suivant les réquisitions du parquet général, la cour d’appel de Paris a prononcé un non-lieu en faveur des deux agents soutenant qu’ils n’avaient pas eu connaissance de la réalité du danger auquel étaient exposés les deux adolescents.