La justice vient de reconnaître que les pesticides sont à l’origine de la maladie de Parkinson d’un employé dans une entreprise arboricole à Angers.
Marcel Geslin a travaillé pendant 37 ans dans une entreprise arboricole à Loiré (ouest d’Angers). Il ne manipulait pas les produits phytosanitaires mais travaillait dans les rangs pendant et après les traitements. Après son départ en retraite en 2008, des troubles de la "maladie de Parkinson" sont apparus. Une demande de reconnaissance en maladie professionnelle provoquée par les pesticides a été entamée. Jusqu’à sa mort en 2018, il n’a eu aucune réponse positive, comme l’indique le journal Le Figaro.
Ce lundi 11 mars, Marcel Geslin a obtenu la reconnaissance par la justice de l’origine professionnelle de sa maladie, a annoncé sa famille. Cette dernière a ainsi souhaité que cette victoire contribue à faire évoluer la législation sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires. "Pour que ce qui est arrivé à mon frère n’arrive plus", a affirmé Michel Geslin. Il a ainsi expliqué que par deux fois, cette reconnaissance a été refusée.
Au final, le cas de Marcel Geslin a été délocalisé et l’avis du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles de Bretagne a été décisif.
D’après Michel Besnard, porte-parole du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, ce cas est emblématique. Car il montre en effet que les organismes de protection sociale agricole préfèrent laisser filer même s’ils sont parfaitement informés. "A ceux qui veulent faire connaître sa maladie, c’est un parcours du combattant", a-t-il assuré.
Depuis 4 ans, ce Collectif revendique 14 reconnaissances de maladie auprès des Tass ou Tribunaux des affaires de sécurité sociale de la région. Phytovictimes, une autre association d’aides aux victimes professionnelles, a recensé 429 dossiers depuis sa création en 2011, dont 92 pour des maladies de Parkinson.
Par contre, aucune statistique publique sur les maladies professionnelles liées aux produits phytosanitaires n’a été diffusée à l’échelle nationale. En 2017, Patrice Heurtaut, directeur de la santé-sécurité au travail de la MSA ou Mutualité sociale agricole avait indiqué qu’elles représentaient "2% des maladies professionnelles déclarées au titre du régime agricole".
>>> A lire aussi : Pesticides : les fruits et légumes les plus contaminés