Interpellé dans la nuit du dimanche à lundi, l’homme suspecté du meurtre des deux femmes gendarmes dans le Var est passé aux aveux.
Dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 juin, deux gendarmes, dont une maréchal des logis-chef, 35 ans, et une adjudante, 29 ans, ont été tuées de plusieurs balles alors qu’elles intervenaient sur un différend en lien avec une affaire de cambriolage dans le village de Collobrières, dans le département du Var.
Le suspect appréhendé quelques temps après les faits a reconnu être l’auteur des coups de feu, a annoncé lundi après-midi le procureur de la République au cours d’une conférence de presse. L’homme de 30 ans, en garde à vue depuis dimanche soir, est déjà connu de la justice pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et vols avec violence. Selon le procureur, il était sorti de prison en septembre dernier, après avoir été condamné à six ans d’emprisonnement ferme.
Récidiviste, le jeune homme a également été condamné la semaine dernière à une peine de sursis-mise à l’épreuve pour avoir commis des violences physiques contre sa mère.
Après la mort des deux femmes gendarmes, ce maçon de profession a été interpellé vers 3 heures du matin lundi 18 juin, aux alentours du village de Collobrières. Après avoir reconnu les faits, il a été soumis à un test d’alcoolémie et de toxicologie afin de déterminer s’il a agi sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue.
Selon les premiers éléments de l’enquête, ce drame, une première dans les annales de la gendarmerie, s’est produit à la suite d’une banale affaire de cambriolage. Une femme, habitant à Collobrières, s’est fait voler son sac à main par un homme résidant dans le centre de son village. Sitôt informé, son mari a tenté de récupérer le sac dérobé au domicile du voleur présumé. Mais sa tentative qui devait se dérouler à l’amiable a aussitôt tourné en violente dispute, rapporte Le Figaro.
A 22h 12, une patrouille de la gendarmerie est intervenue sur place. La maréchal des logis-chef et l’adjudante tentaient de régler le différend lorsque le présumé voleur s’en est pris à elles. Le tueur présumé, décrit comme un grand gaillard de 1,80 mètre et 90 kg, a assené des coups de pieds sur la maréchal des logis-chef avant de s’emparer de son arme de service. « Avec une froide détermination, il abat la gradée a priori de plusieurs balles en plein visage. Âgée de 35 ans, elle était mère de deux petites filles de 6 et 13 ans », relate Le Figaro.
Au même moment, sa co-équipière tentait de se mettre à l’abri lors qu’elle a reçu plusieurs balles dans le dos. Le procureur de la République estime que le tireur a agi avec « une volonté de donner la mort par préméditation, donc l’assassinat ». L’adjudante, sans enfant, partageait la vie d’un gendarme de Salon-de-Provence.
Après la fusillade, le tueur s’est enfui à pied avec sa concubine mais leur fuite n’a été que de courte durée. Il a été appréhendé par les agents d’une brigade territoriale non loin du village de Collobrières.
François Hollande qui a formellement condamné ce double assassinat a déploré lundi «
une atteinte à la République ». Un hommage aux deux gendarmes est prévu lors des obsèques qui auront lieu dans les prochains jours, sous la houlette du ministre de l’Intérieur Manuel Valls.
Sources : Le Figaro, Le Monde