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"David ne m’aimait pas, il me défiait", a raconté le beau-père de David, devant le tribunal. Cet enfant a été torturé et noyé en 2017 à Saint-Herblain dans les environs de Nantes.
Le 11 janvier 2017, le petit David, alors âgé de 8 ans a été retrouvé mort noyé, les pieds attachés dans la baignoire. Sa mère et de son beau-père ont comparu, lundi 16 novembre devant la cour d’assises de Loire-Atlantique. A l’issue du premier jour du procès, les circonstances du drame restent encore très floues, note 20 Minutes. La cour s’est d’abord intéressée à la personnalité de la mère et du beau-père de l’enfant, Eunice K. et Guy-Roland D., respectivement âgés de 29 et 35 ans.
Face à l’assistance, le beau-père, d’origine franco-ivoirienne s’est exprimé calmement avec un vocabulaire soutenu. Il a expliqué avoir grandi dans une famille "aimante et privilégiée" d’Abidjan, malgré une "éducation très stricte, accentuée par des coups de ceintures et douches froides". Avant de rencontrer Eunice, il a déjà eu 2 enfants, nés d’une première relation. Au moment où la présidente de la cour, Karine Laborde, lui a demandé comment il présentait la situation à ses deux plus grands enfants, l’accusé a répondu qu’il a fait une très grosse bêtise, c’est pour cela qu’il se trouve au tribunal. "Je leur ai toujours dit que quand on en fait une, il faut être puni…", a-t-il renchéri.
De son côté, Eunice, venant d’un milieu modeste, très croyante, a aussi raconté "les coups" de son père, puis de son conjoint, le père de David, qui l’a "séquestrée". "J’étais très soumise", a-t-elle avoué. Guy-Roland a rencontré Eunice sur Instagram en 2014. A l’époque, cette dernière était une mère célibataire de 25 ans qui vient d’accoucher d’un petit garçon. Son premier fils, David, vivait en Côte-d’Ivoire aux côtés de sa grand-mère, depuis son départ en France pour ses études. "Ma mère trouvait que j’étais trop jeune pour le prendre avec moi…", a-t-elle détaillé durant le procès. Devant les juges, la mère de famille a reconnu en sanglotant sa culpabilité de ne pas avoir agi, de ne pas avoir su comment demander de l’aide.
Sans ressource, Eunice et son bébé se sont très vite installés dans l’appartement de Saint-Herblain. Guy-Roland a dit avoir eu un "coup de foudre" pour cet enfant et cette femme, et le couple a rapidement pensé à réunir la famille. Entre-temps, un petit garçon naît de leur union. "J’étais merveilleusement bien, je me sentais prêt à m’engager", a-t-il affirmé depuis le box vitré. Selon ses dires, il était logique qu’il apprenne à connaître David qui était aussi pour lui son fils. "Je l’aimais autant que les autres", a-t-il confié.
Pourtant, tout ne s’est pas passé comme ils auraient souhaité. En effet, après son arrivée en France en août 2016, David qui n’avait pas vu sa mère depuis quatre ans et ne connaît pas ses frères, est perdu et a eu des difficultés scolaires. Le contact ne s’est pas passé, car il pleure tout en réclamant sa grand-mère, qu’il appelle "maman". Le beau-père a expliqué avoir l’impression que David ne l’aimait pas. "Il prenait plaisir à me défier, à ne pas vouloir faire les punitions. Les autres enfants étaient ultra affectueux, pas lui…", a-t-il signifié lors du procès. Cette situation a entraîné des tensions dans le couple. Par ailleurs, Guy-Roland a avoué à Eunice qu’il attend des jumeaux, fruit d’une relation extra-conjugale.
Lors de leur audition, les accusés ont eu deux versions opposées. Eunice a raconté que c’était Guy-Roland qui aurait attaché l’enfant à l’aide d’une corde puis qui lui aurait maintenu la tête sous l’eau froide. En revanche, le beau-père a signifié que l’idée de la punition est de sa compagne qui aurait déposé l’enfant dans le bain avant de le frapper sur tout le corps.
Toutefois, les deux accusés sont jugés pour "des actes de torture et de barbarie à répétition" : des coups à mains nues à l’aide d’objets, des humiliations, ou encore des privations de nourriture. Le verdict est attendu vendredi.
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