Hier soir, une fillette de 9 ans a reçu un projectile dans la tête lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et des jeunes du quartier sensible des Tarterêts de Corbeil-Essonnes, dans l’Essonne. Grièvement touchée, la petite fille est plongée dans le coma. Ses parents accusent la police. Tandis que les policiers refusent toute responsabilité. L’IGPN (Inspection générale de la police nationale) a été saisie de l’affaire.
La fillette, qui a été placée sous surveillance médicale à l’hôpital Necker, est toujours dans le coma. Invités ce lundi sur Europe1, ses parents ont mis en cause la police. D’après eux, leur fille a été blessée par une balle de lanceurs de balles de défense. A en croire leur version, la blessure de la fillette avait été occasionnée par une balle en caoutchouc tirée par la police, et non pas par un jet de pierre. "Je suis sortie avec elle (ainsi que ses trois sœurs, ndlr) pour prendre l’air dehors. Les policiers sont arrivés. Ils ont commencé à attaquer. (…) Ma fille est tombée à côté", raconte sur Europe1 Awa, la mère de Daranca Gimo.
Des allégations rejetées en bloc par la police et le ministère de l’Intérieur. "En l’état actuel des informations dont dispose la Direction générale de la police nationale (DGPN), aucun lien ne peut être établi entre les blessures de la fillette et un tir policier", a indiqué à la presse ce lundi 6 juin Pascal Garibian, porte-parole de la DGPN.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant dénonce un "guet-apens" tendu par des "bandes qui essaient de braver la police pour couvrir leur trafic de drogue". Le ministre condamne fermement ces "comportements inadmissibles".
Le député PS de l’Essonne Manuel Valls partage le même point de vue. Dans un communiqué daté de ce lundi 6 juin, il a demandé au ministre de l’Intérieur "une réunion de crise" sur "la situation des Tarterêts". Selon lui, le quartier des Tarterêts est "victime d’un système ’mafieux’ qui n’accepte pas la présence de toute forme d’autorité républicaine (...) Ce sont des voyous qui agissent avec un sentiment d’impunité totale, souvent mêlés à des affaires de trafics, qui sont les véritables responsables des violences que subissent au quotidien les habitants de ce quartier".