Il y a 3 ans, Rose, un bébé de 6 mois, a été secoué et tué par Aurélie S., sa nourrice. Cette dernière comparaît depuis lundi à la cour d’assises dans le Val-de-marne.
Aurélie S. est accusée d’avoir secoué et tué Rose, un bébé de 6 mois, le 6 juin 2018 à Créteil (Val-de-marne). Cette nourrice comparaît à la cour d’assises, rapporte Le Parisien. Vers 22 heures, lundi 31 mai, elle a avoué "l’irréparable" devant le tribunal après avoir été pressée de questions de la part des parties civiles et de l’avocat général. "J’ai secoué Rose, je l’ai posée contre moi, je l’ai projetée contre la table à langer", a-t-elle répété.
Lors de ce procès, l’ancienne nourrice de Rose a essayé d’expliquer ce qui s’était passé ce jour-là. "J’étais à bout", a-t-elle annoncé avant de s’adresser une nouvelle fois aux parents de la victime. "Je vous demande pardon pour ce que j’ai fait", a-t-elle imploré.
Le président de la cour d’assises l’a, par la suite, recadré. "Les parties civiles ont demandé que vous ne vous adressiez plus directement à elle", a-t-il lancé.
Face à cette situation insoutenable, Marie, la maman, est sortie, une nouvelle fois, de la salle. "Je n’en peux plus ! Je ne pensais que ce serait aussi exténuant. Je pensais qu’en lui parlant de maman à maman, elle dirait enfin la vérité", a-t-elle signifié.
Interrogée sur la journée du 6 juin, Aurélie S a effectivement reconnu qu’elle a commis des violences mortelles sur le bébé. "C’est horrible, impardonnable. Il n’y a pas de mots. Rose n’avait rien fait. Je vis tous les jours avec les vies que j’ai brisées", a-t-elle reconnu.
Elle a répondu à son avocat en disant qu’elle ne voulait pas la tuer. Selon ses dires, un travail de "thérapie" lui permettrait aujourd’hui de se souvenir de ses actes. Elle se voit bondir de [son] fauteuil aux premiers pleurs avant de plonger dans un "trou noir".
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La journée du 30 mai était au centre des débats durant le procès mardi soir,. La nourrice est accusée d’avoir déjà commis des violences légères sur Rose. Il s’agit d’une côte cassée dont elle a montré l’emplacement aux policiers lors de sa garde à vue.
Pourtant, elle a nié ces violences lors du procès. "Je sais que c’est dur de me croire après ce que j’ai fait. Mais ce jour-là, il n’y avait pas de colère en moi, pas de vomissements pas de pleurs", a-t-elle confié. Toutefois, elle a admis un geste "inapproprié" lorsqu’elle a changé Rose directement sur un fauteuil et non sur la table. Selon ses dires, les policiers lui ont parlé de cette blessure, et elle a cherché des réponses en même temps qu’elle les a données.
Selon les avocats d’Aurélie S., leur cliente a fini par avouer des choses qu’elle n’avait pas commises pour cette journée du 30 mai sous la pression des enquêteurs. Ils ont ainsi réclamé que la cour écoute l’audition filmée lors de la garde à vue. Pour eux, les trois-quarts des propos de la nourrice n’ont pas été retranscrits dans le procès-verbal, et que les enquêteurs de la brigade des mineurs ont commis des "faux en écriture publique".
"Nous déposons plainte. Les policiers ont le droit d’être insistants, pas d’être malhonnêtes", ont-ils annoncé. En réplique, l’avocat général a dit qu’il n’y a pas eu de travestissement de la réalité. Pour le président, "tous les propos n’ont pas été retranscrits" mais il ne s’agit pas du procès de la police et de toute façon le principe d’une cour d’assises, c’est l’oralité des débats.
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