Les parents du bébé retrouvé mort dans la Creuse ont été mis en examen et écroués. La mère est poursuivie pour "non-assistance à personne en danger". Le père est quant à lui mis en examen pour "violences volontaires". Ils avaient inventé un scénario pour tenter de cacher leur méfaits.
Le bébé de quatre mois, retrouvé enterré près d’un étang dans la Creuse, est décédé de "multiples coups" portés par son père, tandis que "la responsabilité de la mère doit être encore précisée", a indiqué lundi, Bruno Robinet, le vice-procureur de la République de Limoges, rapporte Le Figaro.
A ce jour, les circonstances du décès du petit Loan se précisent de plus en plus. Selon Bruno Robinet, "les premiers éléments d’enquête sont accablants pour les parents. Loan est mort des suites de violences qui lui ont été infligées. Il est acquis que des coups multiples ont été portés et d’une violence suffisante pour entraîner le mort du bébé". Toujours selon le magistrat, "l’auteur des coups serait le père, déjà condamné à plusieurs reprises et qui présente des antécédents de violences sur sa compagne".
Lors d’une conférence de presse, le vice-procureur de la République de Limoges, a en outre détaillé le scénario élaboré par les parents. Ce sont ces derniers qui ont indiqué aux enquêteurs l’endroit où se trouvait le corps de leur enfant. Selon les premiers résultats de l’autopsie, la mort de Loan remonterait au 20 ou au 21 août, alors que sa disparition n’a été signalée que le 27 août.
"Ils ont élaboré de manière concerté un véritable scénario, voire une mise en scène", a précisé le magistrat. Ils ont ainsi promené un poupon en plastique dans leur landeau et ont continué de préparer des biberons. Il s’agissait pour les parents "d’égarer les enquêteurs en les conduisant sur la piste fantaisiste de l’enlèvement qui n’a pas résisté très longtemps aux investigations". Depuis le début de l’affaire, le récit de l’enlèvement supposé de l’enfant par un inconnu, sous les yeux des parents, avait soulevé des interrogations.
Issu d’un milieu modeste et suivi par les services sociaux, le couple qui évoluait dans un "climat familial de violences avéré" s’était installé à Lavaveix-les-Mines (25 km de Guéret) il y a trois ans. Le père travaillait comme maçon et la mère avait exercé le métier de serveuse. Selon toujours le magistrat, Loan était "un bébé qui devait être extrêmement solliciteur" en raison de ses problèmes de santé, à savoir une malformation cardiaque qui avait nécessité une opération en juillet, le magistrat évoquant une possible "exaspération" de la part des parents.
De son côté, la grand-mère de Loan est indignée par la non-réaction de sa fille. Interrogée par Le Parisien, elle a déclaré ne plus reconnaître sa fille. "Je me demande pourquoi elle ne l’a pas empêché de faire violence à cet enfant. Donner une fessée à un nourrisson de 4 mois, c’est complètement incompréhensible, surtout quand on sait qu’il était malade !", a-t-elle déclaré sur fonds de colère.
Le père, âgé de 30 ans, mis en examen pour violences volontaires aggravées entraînant la mort sans intention de la donner, a été placé en détention. La mère, Christelle Mourlon, âgée de 24 ans, a elle aussi été mise en examen pour non assistance à personne en danger, dénonciation imaginaire de crime et recel de cadavre. Pour ces faits, le couple encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle, précise le parquet de Limoges.