La facture des sondages et études commandés par l’Elysée durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy s’élève à 9,4 millions d’euros, selon les chiffres dévoilés par un militant écologiste.
La facture est salée, selon plusieurs médias. Plus de 300 sondages et études ont été commandés en cinq ans dont le coût s’élève à 9,4 millions d’euros. Rien qu’en 2010, quelque 66 enquêtes ont été faites dont la facture atteint environ 3,04 millions d’euros.
Certains de ces sondages ont été réalisés à une fréquence hebdomadaire, selon le militant écologiste grenoblois Raymond Avrillier, qui affirme avoir obtenu ces factures après un recours auprès de la Commission nationale des comptes de campagne.
Entre 2007 et 2009, au moins 264 sondages ont été commandés pour un montant de 6,35 millions d’euros, précise le maire adjoint honoraire de Grenoble, qui rappelle les chiffres déjà rendus publics en avril.
Parmi les sondages ou études commandés pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, certains concernent DSK, Le Pen, l’islam ou encore les écologistes. Les sondages menés entre 2010 et 2012, notamment pour le compte de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, ont été financés « pour partie » par l’Elysée, d’après Raymond Avrillier, qui dénonce une violation du code électoral.
Le militant écologiste cite notamment un sondage daté de février 2011 pour savoir l’opinion des Français après l’intervention au journal télévisé de France 2 de Dominique Strauss-Kahn, considéré à l’époque comme probable candidat à l’élection présidentielle.
« A-t-il été convaincant ? », « diriez-vous que DSK se situe très à gauche, à gauche, au centre gauche, etc. ? » ou « diriez-vous qu’au cours de cette émission DSK vous a paru avoir changé en bien ? »,…telles étaient entre autres les questions posées dans le cadre de ce sondage.
L’Elysée a également commandé d’autres sondages, notamment à propos d’une intervention télévisée de Marine Le Pen, concernant l’électorat écologiste ou sur « les sympathisants socialistes et la question de l’islam ».
« Je ne remets pas en cause le fait que l’Elysée commande des sondages mais c’est leur démesure et la thématique des sondages réalisés qui pose problème », explique Raymond Avrillier, qui affirme avoir saisi la Commission nationale des comptes de campagne pour lui demander d’envoyer une partie des factures des sondages au principal intéressé, l’ex-candidat UMP Nicolas Sarkozy.