L’agence de coordination policière Europol a sorti les chiffres chocs de l’immigration clandestine. L’organisation a annoncé dimanche la disparition de plus de 10 000 enfants migrants non accompagnés en Europe sur les 18 à 24 derniers mois.
Europol craint que la plupart de ces enfants aient été exploités, notamment sexuellement.
Aucune trace des enfants
Les enfants concernés sont ceux dont les autorités n’ont pu trouver aucune trace après leur enregistrement auprès des autorités européennes, a précisé Brian Donald, un responsable auprès d’Europol. Rien qu’en Italie, une des portes d’entrée vers l’Europe pour les migrants venus par la Méditerranée, il estime que près de 5000 d’entre eux ont disparu. "Il n’est pas déraisonnable d’estimer que nous parlons ici en tout de plus de 10.000 enfants", a-t-il indiqué dans un entretien à l’hebdomadaire britannique The Observer et relayé par Huffingtonpost. "Mais tous ne seront pas exploités à des fins criminelles, il y en a qui auront rejoint des membres de leur famille. C’est juste que nous ne savons pas où ils sont, ce qu’ils font et avec qui", a-t-il ajouté.
Renforcer les mesures de protection des enfants migrants
Selon les précisions apportées par un porte-parole d’Europol, le chiffre était obtenu sur la base d’informations mises à disposition par les pays européens ou disponibles publiquement, sur internet par exemple . "Les mineurs voyageant sans adultes sont le groupe le plus vulnérable du flux de migrants", a précisé Rafaella Milano, directrice des programmes Italie-Europe de l’ONG Save the Children. Elle estime qu’il est indispensable de renforcer les mesures de protection contre les risques graves qu’ils courent. "De nombreux mineurs, en fait, se cachent volontairement des autorités de peur d’être renvoyés", a-t-elle ajouté.
L’exploitation des migrants
De son côté, Laura Pappa, présidente de l’ONG grecque Meta-Action a déploré la lenteur des procédures d’asile pour les mineurs non accompagnés. Elle regrette également le fait que certaines personnes se font passer pour des oncles et emmènent les enfants. D’après Brian Donald, il existe désormais une "infrastructure criminelle" paneuropéenne sophistiquée visant les migrants à diverses fins. "Il y a en Allemagne et en Hongrie des prisons dans lesquelles la grande majorité des détenus sont là en raison d’activités criminelles liées à la crise migratoire", a-t-il souligné. Le responsable auprès d’Europol a entre autres évoqué des activités d’esclavage ou de commerce du sexe par des groupes criminels actifs dans la traite d’êtres humains dans les filières d’immigration illégale pour exploiter des migrants.
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