La nomination d’Éricka Bareigts est l’occasion d’expliquer les nuances liées à la fonction de secrétaire d’État.
Dire madame la ministre à Éricka Bareigts n’est pas une erreur. Bien qu’elle ait été nommée en tant que secrétaire d’État à l’égalité réelle, le protocole prévoit qu’on l’appelle madame la ministre.
C’est une subtilité dans un organigramme gouvernemental plus clair sur le papier que dans les faits.
En effet, dans la hiérarchie gouvernementale, le Premier ministre dirige trois types de ministres :
- le (la) ministre d’État a un titre supérieur à ses confrères, mais avec des pouvoirs qui sont à peine plus étendus. Son salaire lui, est identique :9 940 euros brut.
- le (la)ministre dit de plein exercice. Il (Elle) dirige un ministère et a le pouvoir de signer des décrets.
- enfin, le (la)ministre délégué ou le (la) secrétaire d’État, sont eux sous la tutelle du Premier ministre ou du chef du gouvernement. Ils ne signent pas de décret ni ne participent à tous les conseils de ministres.
Concernant la rémunération des secrétaires d’État, elle est de 9 442 euros brut.
"La différence de travail n’existe pas. Mais un secrétaire d’État est toujours sous la tutelle d’un ministre. Ce qui implique de travailler en accord avec son ministre de tutelle. La vraie différence est que vous élaborez une loi mais vous n’avez pas le droit de signer les décrets qui découlent de cette loi pour la mettre en application", illustre Margie Sudre, ancienne secrétaire d’État à la Francophonie.
Si les responsabilités et pouvoirs d’un(e) secrétaire d’État sont légèrement inférieurs à ceux d’un(e) ministre, c’est dans le protocole que le fossé se creuse. Si plusieurs membres d’un gouvernement doivent s’exprimer dans une tribune, le (la) secrétaire d’État parle toujours avant le ministre. Il (Elle) se tient également loin du président de la République lors des photographies officielles.
Secrétaire d’État auprès du Premier ministre en charge de l’égalité réelle, Éricka Bareigts a l’avantage de ne pas avoir de ministre de tutelle. Elle aura des locaux rien qu’à elle et à ses collaborateurs dans un hôtel particulier du XVIe arrondissement. Une chance pourquoi pas de faire passer une loi Bareigts dans les 15 mois nous séparant de la prochaine élection présidentielle.