Matignon a réitéré dans un communiqué qu’"il n’y aura pas de dépénalisation du cannabis" en France. Une mise au point faite en réaction à la prise de position du ministre de l’Education nationale Vincent Peillon.
"Le Premier ministre et Vincent Peillon se sont parlé au téléphone ce matin (lundi), il n’y aura pas de dépénalisation du cannabis", indique à la presse Matignon ce lundi matin.
En déplacement en Loire-Atlantique, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a directement recadré le ministre de l’Education nationale. "Les ministres ont à se concentrer sur la mission qui est la leur. Lorsqu’ils sont à la radio et la télévision, ils doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du gouvernement, et rien d’autre", déclare-t-il.
Vincent Peillon a en effet déclenché la polémique dimanche soir pour s’être déclaré en faveur d’un "débat" sur la dépénalisation du cannabis.
"Je suis très étonné parfois du côté un peu retardataire de la France sur un sujet pour moi d’ampleur", affirme-t-il lors de l’émission "Tous politiques" sur France Inter-AFP-Le Monde.
Il a ensuite tenté lundi matin de clarifier sa prise de position, soulignant qu’elle relevait d’une "réflexion personnelle". Lui-même a assuré qu’il ne "contrevenait pas à sa solidarité totale et entière" vis-à-vis du gouvernement. "Il n’y a donc pas lieu à polémiquer", insiste Vincent Peillon dans un communiqué. Ce qui n’a pas empêché les politiques à réagir massivement.
"La dépénalisation des drogues douces, dites douces, est simplement inacceptable", lance le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé. Selon lui, c’est "une responsabilité très grave que prend Vincent Peillon sur ce sujet". Tandis que l’ex-premier ministre François Fillon a dénoncé des "propos irresponsables et dangereux". L’ex-ministre de la Justice, Rachida Dati, a quant à elle accusé Vincent Peillon de se positionner "de manière lâche vis-à-vis de la toxicomanie"… Une quinzaine de députés UMP, dont Philippe Meunier, Lionnel Luca et Bernard Reynès mais aussi le vice-président de l’Assemblée nationale Marc Le Fur ont même réclamé la démission du ministre de l’Education nationale.
En juin dernier, le président François Hollande et le premier ministre Jean-Marc Ayrault avaient déjà affiché leur opposition à toute idée de dépénalisation du cannabis.
20 Minutes, Le Point, Ouest France