Les gardes à vue des 12 suspects interpellés ce weekend pour terrorisme ont été exceptionnellement prolongées car ce groupe islamiste radical est d’une "extrême dangerosité", selon le procureur de la République, François Molins.
A titre exceptionnel, ces 5 jours de garde à vue ont été rendus nécessaires pour les besoins de l’enquête. D’après le procureur, la police antiterroriste vient de constater l’"extrême dangerosité" de la cellule islamiste démantelée ce weekend dans plusieurs villes de métropole.
En effet, des éléments permettant de fabriquer des engins explosifs ont été découverts lors d’une perquisition menée à Torcy, en banlieue parisienne, dans la nuit de mardi et mercredi. Parmi ces éléments figurent "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute, et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l’on appelle des engins explosifs improvisés", détaille le procureur François Molins. Des armes déjà prêtes à l’usage, dont un fusil à pompe et une arme de poing, ont également été retrouvées.
Les gardes à vue des 12 suspects devraient prendre fin ce jeudi matin, sauf rebondissement de dernière minute. Mercredi, une source proche de l’enquête a laissé entendre que les interpellés devraient être transférés dans la nuit des locaux de la DCRI (Direction centrale du renseignement interne) vers le tribunal pour être présentés à la justice dans la matinée de jeudi.
Entre-temps, le procureur de Paris François Molins doit tenir une conférence de presse, ce jeudi, en compagnie du sous-directeur de la section de l’anti-terrorisme (SDAT) à la direction centrale de la police judiciaire, selon un communiqué du parquet.
La conférence de presse se focalisera sur "les suites des interpellations réalisées samedi 6 octobre dans le cadre de l’enquête préliminaire diligentée après l’attentat à la grenade d’une épicerie casher le 19 septembre 2012 à Sarcelles".
Concernant ce dossier, le procureur de la République a souligné qu’il n’est "pas établi" que l’opération antiterroriste conduite samedi ait permis l’arrestation des auteurs de l’attaque. "A ce stade des investigations, si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles le 19 septembre dernier semblent avoir été interpellés, il n’est pas établi que les deux individus ayant perpétré l’attentat en lançant la grenade défensive dans l’épicerie ont été appréhendés", précise-t-il.
Pour rappel, le code de procédure pénale autorise une prolongation exceptionnelle de la garde à vue allant jusqu’à 6 jours, dans le cas d’"un risque sérieux de l’imminence d’une action terroriste" en France ou à l’étranger.
François Molins note que c’est la deuxième fois qu’une prolongation exceptionnelle de la garde à vue a été décidée depuis l’entrée en vigueur de cette mesure en 2006.
Nouveau développement de l’enquête intervenu ce jeudi matin, les enquêteurs ont relâché cinq des douze suspects. Aucune charge n’a été retenue contre eux. Dans le même temps, les sept autres suspects devraient être présentés à un juge en vue d’une possible mise en examen.
Sources : Le Figaro, 20 Minutes