Auparavant, la société percevait un retraité comme un homme épuisé qui n’en avait plus que pour quelques années avant que son corps ne lâche. Aujourd’hui, tout a changé. Tout d’abord, le mot retraité est remplacé par le mot « senior ». Un terme plus ou moins élégant et qui sonne bien dans les oreilles.
Partir à la retraite est l’occasion de prendre soin de soi-même, de faire de nouveaux projets, de profiter de la vie, de voyager… Bref, de faire tout ce qui a été impossible d’accomplir avant.
Une étude réalisée par Ipsos sur 1005 personnes a révélée qu’ « on se sent mieux dans son corps à 65 ans qu’à … 30 ans ».
Avant 30 ans, nous sommes au top de notre forme. Sur une échelle de 1 à 10, l’enquête a démontrée que le niveau de santé des personnes interrogées était de 7,2. Ces personnes s’estiment avoir la plus grande capacité à éliminer les toxines, à rester tonique, à résister au stress …
Entre 30 et 40 ans, nous nous sentons moins vigoureux. « C’est le moment où l’on est débordé de travail mais aussi et surtout où l’on commence sa vie familiale » analyse Jean-Claude Kaufmann, sociologue au CNRS.
Entre 40 et 49 ans, nous prenons conscience qu’il faut se prendre en main et s’occuper davantage de son corps. Une nette amélioration de la forme est donc constatée dans cette tranche d’âge.
De 49 à 64 ans, c’est la période de la déprime qui correspond, en général, à la fin de la vie professionnelle, parfois difficile à gérer.
Ce n’est qu’après 65 ans que l’on note une nouvelle hausse du sentiment de bien-être corporel. Les seniors ont attribués une note de 6,5 sur 10 sur leur capacité à rester tonique. Et une note de 6,9 sur 10 pour la détente. Selon toujours cette enquête, ces chiffres s’expliquent par le fait que les seniors passent plus de temps à s’occuper de leur corps que les quadras. 57% d’entre eux pratiquent une activité sportive hebdomadaire. « Ces résultats confirment une étude de l’Insee qui montrait il y a deux ans que les plus de 65 ans sont ceux qui se sentent le plus heureux » affirme Jean-Claude Kaufmann. De fait, le bien-être est avant tout un ressenti.
Dans la qualification sociale, la retraite est le passage de l’actif au passif, de salarié à pensionné, de jeune à vieux. Certes, ce n’est enviable pour personne. Mais en adoptant une attitude positive, la retraite est le commencement d’une nouvelle vie. Faire retraite, c’est se mettre à l’écart pour mieux revenir occuper sa place et non pas opérer un retrait qui consisterait à faire marche arrière. Accepter la retraite c’est aussi prendre le temps de la réflexion et de l’action au sein des mouvements associatifs, affectifs et des divers réseaux.
Arrêter de travailler est toujours douloureux même pour celui qui se réjouit sincèrement de prendre sa retraite. Le changement de rythme est vécu comme un choc. L’organisme n’est plus soumis au stress et à la tension, qui en quarante ans de travail, sont devenus aussi indispensables que le café du matin. Le passage de la vie sociale ritualisée à une vie plus solitaire est un facteur de déstabilisation. Pour y remédier, un slogan publicitaire clame « la retraite : un métier d’avenir ». C’est la retraite active. Le senior prend sa retraite en tant que salarié et non en tant que travailleur. Il doit renflouer toute l’énergie qu’il consacrait à sa vie professionnelle à d’autres activités comme : ses petits enfants, ses loisirs, sa maison, ses projets, son couple, …
Les verts paradis de l’enfance, les folles années de la jeunesse sont autant de souvenirs qu’un senior peut se remémorer à loisir. La retraite n’est pas la période des regrets ! Au contraire, c’est l’âge d’or du bien-être. C’est le moment où tout peut se réaliser car le temps ne manque plus.