Ils sont trois à la barre, ce mercredi 19 octobre, à comparaître pour avoir menacé avec une arme une gramoun et sa fille. Ils cherchaient un membre de la famille avec qui ils auraient eu un différend, quelques jours auparavant. Les trois hommes reconnaissent les faits et encourent de la prison ferme.
“On dirait les Dalton à barre avec leurs mentions inscrites au casier judiciaire”, plaide l’avocate de la partie civile. En effet, les trois hommes se tiennent à la barre en ordre de grandeur, mais aussi en ordre avec leurs condamnations.
Le premier prévenu, le plus grand, t-shirt rouge, tatouages sur les bras, est celui qui aurait tenu l’arme et menacé avec la gramoun. Il est âgé de 25 ans et a déjà 17 mentions à son casier.
Le second, est âgé de 21 ans, quatre mentions au casier, vêtu en jogging, mains dans les poches, il serait venu les menacer également, mais on ne sait pas vraiment s’il avait une arme sur lui ou pas.
Le dernier, début de calvitie, t-shirt jaune, est le plus âgé et n’a jamais été convoqué devant la justice.
Les faits se sont déroulés dimanche soir, dans la commune de Saint-André. Suite à un différend avec un jeune Luigi, les trois hommes veulent aller se faire justice eux-même en allant chez lui. À 22h52, ils entrent par le garage, ils sont nez à nez avec la mère et la sœur du jeune homme. Les deux femmes expliquent à leurs agresseurs que Luigi n’habite plus les lieux depuis des années.
Cela ne semble pas les convaincre, il tire finalement en l’air pour leur faire peur. Pour se justifier devant le tribunal, les prévenus évoquent avoir bu et donc ne pas se souvenir de la soirée. C’est la cacophonie dans la salle d’audience, un des juges leur demande de baisser de ton.
Le jury ne semble de son côté pas convaincu par les méthodes employées par les trois hommes pour régler leurs comptes. “Pour une sombre histoire de vengeance, au lieu de faire appel à la justice et la voie légale, ils vont essayer de se faire vengeance eux-même. Elles vont se faire agresser sous la menace d’une arme. On a des explications changeantes au fil de la garde à vue, pour justifier leur venue au domicile des requérantes. On aura pas la vérité, toujours est-il que l’on est face à des méthodes de voyous.”
“On a tout ce contexte énormissime ! Quand on lit cela au début du dossier, on se demande à quoi on va s’attendre. On a trois garde à vue avec des versions concordantes, alors pourquoi on perd du temps à faire une enquête pour les entendre si la parole de la victime est suffisante ? Interroge une des avocates de la défense. Il n’y a pas de violation du domicile car il est entré dans le jardin et non par un garage.”
Les prévenus écopent de trois peines différentes, allant de la prison avec sursis jusqu’à 18 mois de détention ferme. Leur point commun : ils ont tous du sursis probatoire avec l’obligation de soin, de travail, d’entrer en contact avec les victimes et de détenir une arme pendant cinq ans.