Le dispositif européen de protection des produits sucriers en concurrence avec la betterave s’est achevé ce 1er octobre. C’est une révolution pour la filière canne à sucre de La Réunion.
La filière canne connaît un moment charnière dans son histoire. Le dispositif des quotas sucriers européens a été arrêté au 30 septembre. Le sucre de La Réunion qui était jusqu’alors protégé est maintenant en concurrence directe avec tous les autres produits et notamment la betterave qui est beaucoup moins chère à cultiver.
Une enveloppe de 38 millions d’euros a été débloquée pour l’industrie sucrière dans les départements d’Outre-Mer. 28 millions d’euros sont destinés à La Réunion.
Un agriculteur exprime ses inquiétudes suite à la fin des quotas sucriers. "Si on arrête la canne à sucre, c’est sûr que ce sera le désastre !"
Michel travaille la canne depuis plus de 36 ans. Il est maintenant âgé de 66 ans et exploite 5 hectares à Petite-Île.
Il ne voit pas comment le sucre de cannes peut rester compétitif.
"On peut plus se baser sur combien on va faire. Parce qu’il n’y a plus de quotas. Cela ne profitera pas aux Réunionnais, c’est sûr. Je crois que ça va être très très difficile pour les jeunes qui veulent s’installer."
Cet agriculteur a déjà choisi de commencer à se diversifier. Depuis deux ans, il cultive concombres, pastèques et haricots. Mais ces productions sont très irrégulières. Michel ne pense pas que la diversification ne remplacera pas la canne à cause des importations.
"On a pas des terrains suffisamment mécanisés", déplore-t-il.
Michel espère que la canne va survivre, lui qui a vu le vétiver et le gingembre disparaître.