Une campagne d’une organisation de la CGT dénonçant la "violence" des forces de l’ordre contre les jeunes a provoqué la colère de Bernard Cazeneuve et de deux syndicats de policiers.
Une matraque, un insigne de CRS, du sang et un slogan : "La police doit protéger les citoyens et non les frapper". Une affiche du syndicat Info’Com, une organisation de la CGT, dénonçant les violences policières contre les jeunes a provoqué lundi 18 avril l’indignation du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Il a dénoncé une campagne "choquante".
#Valls #BCazeneuve #ElKhomri La #police doit protéger les gens pas les frapper #loitravailnonmerci #NuitDebout pic.twitter.com/yEuC8RAL28
— CGT Publicis (@CGTPublicis) 16 avril 2016
Dans une lettre ouverte au secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, le ministre estime que ce visuel met "gravement en cause la police natonale". Le ministre, qui rappelle que plus de 18 000 policiers et gendarmes ont été blessés en 2015 et que 8 ont perdu la vie, assure que les forces de l’ordre sont "soumises à un contrôle étroit et exigeant". Il a appelle à "protéger, plutôt que de chercher à détruire le lien de confiance entre la population" et les forces de sécurité.
Deux syndicats d’officiers de police, le SCSI-CFDT (majoritaire chez les officiers de police), ont dénoncé pour leur part une "affiche de la honte". "C’est faire injure aux milliers de policiers et gendarmes blessés ou tués dans l’exercice de leur fonction", a-t-il écrit, ajoutant se réserver le "droit de porter plainte". De son côté, Synergie (second syndicat) a évoqué un "appel abject à la haine" et à la "violence" contre les forces de l’ordre. Il a demandé au ministère de l’Intérieur de "déposer plainte contre cette campagne calomnieuse".
Depuis le début du mouvement contre le projet de Loi Travail, les tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes. Un policier devra être jugé en mai pour avoir tabassé un lycéen à Paris. Les images choquantes de cette violence ont été largement diffusées sur Internet. Sur les réseaux sociaux, les photos montrant les violences policières sont également de plus en plus nombreuses.
Face à la polémique, les auteurs de l’affiche ont rapidement réagi sur Twitter, assurant "assumer".
Polémique autour de cette affiche. Nous assumons ! #violencespolicieres #loitravailnonmerci pic.twitter.com/pkZfvIVKZ3
— CGT Publicis (@CGTPublicis) 18 avril 2016