En France, 86 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de cette année, a annoncé Manon Aubry au Parlement européen.
A l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre les violences faites aux femmes, Manon Aubry a fait le décompte glaçant des victimes de féminicides, mercredi 25 novembre. "Anne-Sophie, 48 ans, Laetitia 31 ans, Valérie, Dina, Pascaline...", ces noms sont parmi ceux des femmes tuées en France par leurs conjoints, depuis janvier 2020.
L’eurodéputée LFI a tenu à les mentionner au Parlement européen en notant qu’en France, ces 86 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Selon ses dires, ce chiffre est bien plus dans toute l’Union européenne. "Ce sont nos mères, nos sœurs, nos amies. Je voudrais que leurs noms résonnent haut et fort dans cet hémicycle", a-t-elle lancé avant de commencer.
Manon Aubry a par ailleurs réclamé, comme des associations féministes, des moyens supplémentaires pour lutter contre les violences faites aux femmes. Par ailleurs, elle fait également partie des signataires d’une tribune opposée à la mise en concurrence du numéro vert pour les victimes, le 3919.
Pour marquer cette journée, plusieurs rassemblements ont eu lieu en France. A Paris, des centaines de militantes ont manifesté en milieu de journée sur la Place de la République, mercredi. Elles ont brandi des pancartes proclamant "Grenelle blabla" ou "Vous ne nous ferez plus taire". "Malgré le confinement, nous sommes là pour rappeler au gouvernement qu’il faut une réponse politique", a lancé Céline Piques, d’Osez le féminisme. Au micro de l’Agence France Presse, elle a indiqué exiger des mesures ambitieuses qu’"on est en droit d’attendre", car c’est censé être la grande cause du quinquennat.
Par ailleurs, les manifestantes ont exigé des tribunaux spécialisés pour juger ces violences, ainsi qu’une revalorisation à hauteur d’un milliard d’euros du budget public consacré à la lutte.
Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, a dit que 28 mesures issues du "Grenelle" sont effectives, et 18 en cours de réalisation.
La ministre a aussi indiqué que dès jeudi, elle signerait une charte impliquant les services de VTC, avec son homologue chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Le but est de "sensibiliser et former les chauffeurs au sujet du sexisme".
Quelque 220 000 femmes subissent des violences conjugales et 93 000 sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année. En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France. Ce chiffre pourrait augmenter dans le contexte de la crise sanitaire et du confinement. En effet, les Nations unies ont averti en juillet, que 6 mois de restrictions sanitaires pouvaient entraîner 31 millions de cas supplémentaires de violences sexistes dans le monde.
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