Le Pakistan a rétabli la peine de mort, pensant intimider les talibans après les attaques de ces derniers jours.
Le Figaro rapporte que la mission de l’Union européenne à Islamabad a condamné aujourd’hui la levée de la suspension de l’application de la peine de mort par les autorités pakistanaises, indiquant que ce n’est pas une mesure "efficace" pour lutter contre le terrorisme.
Le Pakistan a levé son moratoire, appliqué depuis 2008, et pendu six condamnés à mort par des tribunaux antiterroristes en réaction à l’attaque la semaine dernière des talibans du TTP contre une école de Peshawar (nord-ouest), coûtant la vie à 150 personnes. Le ministre de l’Intérieur prévoit l’exécution de 500 condamnés à mort dans les semaines à venir.
Aujourd’hui, la mission de l’UE au Pakistan regrette ce retour à la peine de mort, déjà condamné par des organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International et Human Rights Watch.
"Nous croyons que la peine de mort n’est pas un outil efficace pour lutter contre le terrorisme", a indiqué la mission dans un communiqué. "La délégation de l’UE regrette la décision du gouvernement du Pakistan de lever le moratoire sur les exécutions... et espère que le moratoire sera rétabli le plus tôt possible", poursuit le communiqué.
Le maintien du moratoire avait été l’une des conditions ayant permis au Pakistan, il y a un an, d’exporter sans barrière douanière de nombreux produits, notamment textiles, vers l’Union européenne, son premier partenaire économique.
Avec une main d’oeuvre, valant en moyenne 80 euros par mois, le textile constitue plus de la moitié des exportations pakistanaises, avec des ventes estimées à environ dix milliards d’euros l’an dernier et destinées principalement à l’Europe.