Tendre et sucré, le letchi est très prisé à l’arrivée de la fin de l’année. Mais le petit fruit rouge peut s’avérer dangereux pour les enfants. Les parents veillent au grain, ou plutôt, au noyau.
Lorsque l’on passe dans les allées du marché forain, difficile de ne pas faire un arrêt devant les bouquets de letchis. Une tentation à laquelle les plus petits ont également du mal à résister.
Certains gourmands sont déjà bien aguerris. "Je prends le letchi, j’épluche d’abord et après je mets dans ma bouche et je recrache le noyau", explique Malou.
En mangeant le petit fruit rouge, les enfants risquent d’avaler le noyau. Pour les parents, tout est une question de vigilance. "Je préfère faire attention et bien enlever le noyau avant", explique un père de famille. Avant d’ajouter : "On ne sait jamais, elle est assez grande, mais je préfère".
Son nourrisson dans les bras, une mère de famille explique qu’elle dénoyaute systématiquement les letchis. "J’ai trop peur qu’il aspire le noyau", commente-t-elle. Pour une autre maman, la dégustation se fait à table, sous surveillance.
Le principe de précaution, un réflexe qui peut sauver des vies. Dans d’autres cas, le drame n’a pu être évité. "Il y a trois ans, on a eu une série noire avec deux décès", relate Patrick Lallemand. Le médecin colonel au SDIS Réunion poursuit : "Certes, à La Réunion on focalise sur le grain de letchi, mais bien plus probables, ce sont notamment les cacahuètes que le jeune enfant peut amener à sa bouche".
En cas d’absorption de noyau, il est primordial de connaître les gestes qui sauvent, comme l’explique Patrick Lallemand. "Si la désobstruction ne se produit pas, il faut faire des compressions thoraciques ou des compressions abdominales selon l’âge de l’enfant". En France, l’étouffement est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de un an.