Une centaine de producteurs et de syndicalistes manifestent leur colère depuis ce 9h ce lundi 13 février devant la Préfecture à Saint-Denis. Ils dénoncent une hausse des coûts de production qui met en danger leur filière, ainsi qu’une mauvaise organisation des aides. Une longue discussion est lancée avec Cyrille Melchior, président du Département.
L’inflation une nouvelle fois au coeur des revendications à Saint-Denis. Cette fois, ce sont les producteurs de fruits et légumes qui montent au créneau, dénonçant la hausse de prix des matières premières et intrants devenue "insoutenable" selon les syndicats.
Devant la Préfecture ce lundi 13 février, l’ensemble des syndicats de producteurs de fruits et légumes de l’île se mobilisent : CGPER , JA, FDSEA, l’UPNA 974. Ils alertent "Cette filière est en grave danger. Depuis 2010 à 2020 elle a connu une ascension vraiment fulgurante à La Réunion. On a quand-même 70% des produits frais produits localement et là depuis 2020 il y a un coup d’arrêt à cette progression car on subit de plein fouet l’inflation liée au contexte climatique, géopolitique, sanitaire. On voit notre matière première qui vient de l’extérieur et les prix ont doublé. Quelle entreprise peut tenir si sa matière première connait une augmentation de plus de 100% ?" s’insurge Jean Michel Moutama, président de la CGPER.
Même son de cloche pour le syndicat Unis pour nos agriculteurs (UPNA 974). Son président Dominique Clain, vocifère : "Tout le domaine agricole aujourd’hui n’en peut plus : agriculteurs, producteurs ou maraichers. Le coût de production coûte trop cher et les prix vont augmenter ce sera encore aux consommateurs de payer. On est en train de prendre les agriculteurs et les planteurs pour des imbéciles. S’il y a rien dans la terre, personne ne mangera demain".
La centaine de producteurs représentée par ses syndicats devraient rencontrer Cyrille Melchior, président du Département pour réclamer des fonds. Des aides ont pourtant déjà été mises en places pour soutenir la filière. Mais les procédures seraient trop complexes selon le président de l’UPNA 974 qui souhaite une aide d’urgence. "Il n’y pas beaucoup de fonds pour l’agriculture, je crois qu’il y a environ 40 millions pour tout le monde agricole. Mais les démarches administratives pour toucher ces fonds sont trop longues", explique-t-il.