Le projet de loi en faveur de la recherche a été adopté par les députés à l’Assemblée nationale, dans la nuit de mercredi à jeudi. Il prévoit plusieurs modifications dans le domaine de la recherche.
A 48 voix contre 20, l’Assemblée nationale a donné son feu vert, en première lecture et sans modification majeure, au projet de loi sur la recherche, rapporte 20 Minutes. Ce projet de loi fixe la trajectoire budgétaire sur dix ans, avec la promesse d’une hausse du budget de la recherche de 30 % entre 2021 et 2030. Le montant est passé ainsi de 15 à 20 milliards d’euros par an. A l’issue du vote, la ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, a indiqué que "c’est un vrai moment historique".
Ce projet de loi a été rejeté par les syndicats et les collectifs universitaires. En mars, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la rue pour protester contre ce texte. "On a l’impression que le sujet nous file un peu entre les doigts. On est complètement coincé par la rentrée universitaire", a témoigné Noé Wagener, professeur de droit à l’Université Paris-Est Créteil.
Par ailleurs, la gauche et les LR reprochent au gouvernement de faire peser l’essentiel de l’effort aux quinquennats suivants, "quand il ne sera plus là pour garantir les investissements". Les dirigeants ont de leur côté considéré que cette décision va permettre à la recherche publique d’atteindre 1 % du PIB en 2030. D’ailleurs, une part importante sert à revaloriser les carrières des chercheurs pour les rendre plus attractives. En outre, plus de 5 000 emplois sur la recherche seront créés.
Outre ce débat budgétaire, la mesure phare de ce projet de loi est très contestée par les syndicats. Elle vise à distribuer les nouveaux financements principalement par appels à projets, en renflouant l’Agence nationale de la recherche (ANR) à hauteur d’un milliard d’euros. Cette démarche se fera, selon eux, au détriment des financements pérennes et pousserait vers une recherche "compétitive et sélective".
Un autre point majeur de crispation concerne l’instauration des voies de recrutements parallèles, perçue comme une attaque du statut de fonctionnaire, note Le Figaro. Le projet de loi prévoit en effet des nouveaux parcours pour accéder à une titularisation au bout de six ans maximum. Il évoque également des "CDI de mission scientifique", censés remplacer les "CDD à répétition", mais prenant fin avec le projet de recherche associé.
Frédérique Vidal a défendu ce dernier dispositif qui offrira, selon elle, de la "visibilité" aux chercheurs, notamment pour des projets de plus de cinq ans. "Ce sont des CDI, cela fait aussi très souvent la différence dans la vie quotidienne pour obtenir un prêt", a-t-elle renchéri.
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