La ministre de la Santé, Marisol Touraine a présenté un plan de "rénovation de la politique vaccinale". L’une des mesures phares est d’en finir avec l’obligation vaccinale. Elle a en outre annoncé qu’une "grande concertation citoyenne sur la vaccination" sera menée cette année.
La vaccination est devenue un sujet hautement sensible ces dernières années dans le monde et particulièrement en France, notamment sur la question des vaccins obligatoires. Ce qui a poussé Marisol Touraine, ministre de la Santé, à mettre en place une politique vaccinale propre à la France. La ministre a ainsi dévoilé ce mardi matin plusieurs mesures concrètes pour relancer la vaccination, à partir des recommandations du rapport de l’ex-députée socialiste Sandrine Hurel.
Marisol Touraine a annoncé une "grande concertation citoyenne sur la vaccination" pour l’année 2016 qui pourrait déboucher sur une évolution de la politique vaccinale française, notamment sur les vaccins obligatoires. "Se vacciner, c’est un droit individuel, mais c’est aussi un devoir collectif. Se vacciner, c’est se protéger, mais c’est aussi protéger les autres et en particulier les plus fragiles", a souligné la ministre. "La montée d’interrogations, de doutes, parfois même de suspicions, aboutit à fragiliser la parole publique. Répondre à la défiance est aujourd’hui un enjeu de société", a-t-elle également déclaré au Monde.
Autre mesure : proposer des vaccins, dont la composition serait mieux acceptée. Par exemple, remettre sur le marché un DT Polio qui ne contiendrait pas d’aluminium. Marisol Touraine devrait aussi faire adopter un moratoire sur le Gardasil, vaccin préventif contre le cancer du col de l’utérus qui serait à l’origine de plusieurs décès. Rassurer et mieux encadrer, ce sont donc les deux mots d’ordre de ce plan vaccinal.
La concertation citoyenne sera organisée en trois temps. Dès mars, une plateforme web recueillera les contributions du public, des professionnels, associations et institutions. A partir de mai, trois jurys, composés de citoyens, de professionnels de santé et d’experts scientifiques, analyseront ces contributions. Un débat public est prévu en octobre, et les propositions du comité d’orientation sont attendues en décembre.
Rappelons que le 7 janvier, le tribunal correctionnel d’Auxerre (Yonne) a condamné des parents à deux mois de prison avec sursis, actant leur "refus de se soumettre à l’obligation vaccinale", en l’occurrence le DT-Polio.