Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait déjà jugé vendredi "impossible d’imaginer la CGT défiler à côté du Front national" à l’occasion de la journée de protestation des "gilets jaunes".
Face au mouvement de contestation du 17 novembre qui se veut avant tout populaire, les syndicats restent à l’écart. La CGT, par exemple, a publié une déclaration dans laquelle elle s’étonne de "cet appel lancé un samedi, sans réelle ambition de bloquer l’économie, qui s’appuie sur une colère certes légitime, mais dont les ressorts sont obscurs". Samedi sur Europe 1, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, affirme cette légitimité mais des "récupérations mauvaises pour le monde du travail".
Philippe Martinez évoque particulièrement une récupération politique et pense notamment au Rassemblement national. Marine Le Pen a en effet soutenu le mouvement depuis le début. "Le Front national critique toutes les mobilisations de salariés, refuse de s’attaquer à ceux qui ont beaucoup d’argent et s’en prend aux étrangers... Ce n’est pas notre référence, on n’ira pas défiler à côté d’eux", a-t-il déjà déclaré sur France Inter.
Le leader syndical s’étonne également de l’intrusion des "grands patrons qui ont une certaine idée de la suppression des taxes". Il estime que se battre contre la taxation du pétrole va avec une lutte contre les cotisations patronales. "Dans certains endroits, ils vont fermer leurs magasins et ouvrir leurs parkings pour que les "gilets jaunes" puissent aisément bloquer", rappelle Philippe Martinez. "On ne mélange pas les genres", alerte-t-il.
>>>"Gilets jaunes" : les premiers barrages se mettent en place