Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a annoncé l’envoi par la France de moyens "non létaux" de protection et de communication destinés à l’opposition syrienne.
"Sur le plan militaire, ce que nous faisons, nous avons répondu à la demande du Conseil national syrien (CNS, plateforme de l’opposition syrienne, ndlr) et de la résistance syrienne d’envoyer un certain nombre d’éléments mais non létaux, c’est-à-dire qui ne tuent pas, (...) moyens de communication et de protection", a affirmé sur BFMTV Jean-Marc Ayrault ce mercredi 22 août.
Le Premier ministre a toutefois rappelé que "la position du président de la République depuis sa prise de fonction" exclut tout "engagement militaire (de la France) sans qu’il y ait une décision des Nations unies".
"On a l’exemple de l’Irak, la guerre décidée par le seul George Bush (en 2003), nous étions contre, nous avions eu raison, ça a été le chaos", a-t-il expliqué. En revanche, l’intervention militaire occidentale en Libye en 2011 était "juste", selon lui.
Il faut faire "attention à ce que l’on fait" en Syrie, une "région très instable", a mis en garde Jean-Marc Ayrault, soulignant qu’"en même temps, on ne peut pas laisser tomber les Syriens".
Le chef du gouvernement français a par ailleurs indiqué qu’il "faut (...) arriver" à un départ de Bachar al-Assad du pouvoir en Syrie. "L’objectif est de trouver les conditions d’une transition politique", a-t-il expliqué.
Le but final est de mettre en place un "gouvernement de transition qui associe toutes les composantes de la société syrienne pour éviter des règlements de comptes, notamment vis-à-vis des minorités", a-t-il ajouté.
A propos des critiques formulées par la droite qui crie à l’"attentisme" de François Hollande sur le dossier syrien, Jean-Marc Ayrault a répondu : "la diplomatie française avec (le ministre des Affaires étrangères) Laurent Fabius et sous l’autorité du président de la République fait un travail intense, qui n’est pas toujours très visible".