Après les fêtes de fin d’année, place au nettoyage pour la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA). De nombreux marchands sont chassés des bords des routes.
Durant tout le mois de décembre, les rues et les trottoirs du centre de la Capitale ont été envahis par une foule de marchands ambulants de l’informel. Si les autorités de la ville ont fermé les yeux pour les fêtes, elles ont décidé de serrer la vis en ce début d’année.
Appuyés par la police, les agents de la CUA s’attèlent à déloger ces marchands illicites depuis lundi avec pour mot d’ordre : zéro tolérance. Ainsi, les gros camions de la Commune arpentent les rues du centre ville pour confisquer les marchandises, de manière parfois très musclée.
Selon un responsable de la CUA, les marchandises ainsi saisies sont gardées par la Commune jusqu’à ce que les marchands paient des contraventions.
Les marchands de leur côté déplorent la chasse dont ils font l’objet. Plusieurs d’entre eux avancent qu’ils n’ont pas choisi de vendre dans les rues. En effet, la crise politique qui sévit à Madagascar depuis déjà deux ans a détruit des millions d’emplois, notamment dans la Capitale avec la fermeture des usines franches.
Ceci a eu pour effet de gonfler considérablement le nombre de chômeurs qui ont dû se lancer dans la vente à la sauvette pour subsister. Le secteur informel est alors devenu une alternative pour atténuer les effets de la destruction des emplois à Antananarivo.
Seulement, il est directement confronté aux autorités de la ville et le compromis est difficile à trouver. Si la CUA a multiplié les aires pour accueillir les marchands, ces derniers estiment qu’ils arrivent à mieux vendre sur les trottoirs de la ville que dans ces endroits boudés par les clients.
Ils exigent alors de la Commune qu’elle prenne en considération leur situation et qu’elle leur accorde littéralement une rue du centre ville pour vaquer à leur commerce. La tension montre donc d’un cran, entre les autorités de la ville et les marchands qui n’entendent pas reculer au nom de la survie.