Le Président français s’est exprimé pour la première fois au sujet des violences sexuelles. "Cette violence sexuelle, cachée, par tant de gens, c’est insupportable", a-t-il dénoncé.
Au cours d’une conférence de presse vendredi à Göteborg, en Suède, le président de la République a souligné l’importance du débat public sur les violences sexuelles. Il estime qu’il ne faut pas que ces dénonciations publiques ne remplacent la justice.
"Nous devons avoir ce débat public mais en même temps il ne faut pas qu’il remplace la justice", a-t-il mis en garde. "Le débat public ne doit pas être celui qui juge les cas particuliers, car parfois c’est vrai mais parfois non, c’est toujours compliqué", précise Emmanuel Macron. "Allez à la police, portez plainte, protégez-vous. Mais nous devons orienter les cas particuliers vers la justice. Les coupables doivent être punis, pas juste blâmés", martèle-t-il.
"Aujourd’hui, (...) nous voyons une violence cachée, insoutenable", a-t-il constaté. "Je pense qu’il faut changer l’état d’esprit de la société", a estimé le Président français. "Nous devons supprimer cette pulsion que certaines personnes ont de devoir dominer d’autres personnes. C’est une sorte de violence sociale, une violence sexuelle qui doit être anéantie", a-t-il insisté. Emmanuel Macron a souligné le besoin non seulement d’"éduquer les jeunes", mais aussi "tout le monde (...) afin d’éviter que ce genre d’atrocités se perpétue".
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La Suède "n’a pas l’exclusivité, nous avons la même situation et la même honte", a déclaré le président français, interrogé sur la tribune de 2 000 musiciennes suédoises dénonçant des harcèlements et des viols dans le milieu de la musique, à l’issue d’un sommet de l’UE à Göteborg. Il a rappelé que lors de sa campagne présidentielle, son équipe avait fait un sondage auprès des Français et relevé le harcèlement sexuel comme l’une des priorités. "C’est la raison pour laquelle (...) c’est une des priorités de mon mandat", a assuré Emmanuel Macron.
Le chef de l’État prononcera un discours sur le sujet le 25 novembre prochain, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.