Arrivé mercredi soir à la Réunion, le Milan 74 est entré en action dès hier matin et a effectué 14 largages au-dessus de la zone incendiée du Maïdo. Le deuxième Dash de la Sécurité Civile a atterri sur la piste de l’aéroport Roland Garros ce jeudi dans la soirée et devrait être opérationnel dès aujourd’hui. Interviewé hier, le Chef du Détachement des Dash 8 expliquait que l’avion bombardier d’eau aurait été efficace dès le début de l’incendie. Ces propos relancent la polémique autour de la gestion du feu par la Préfecture, dont l’action jugée "tardive" par les élus de l’opposition est encore et toujours vivement critiquée.
Après une journée entière d’intervention, le premier Dash 8 envoyé par le Ministre de l’Intérieur Claude Guéant s’est posé sur la base aérienne 181 hier. Cette première journée d’action a été jugée satisfaisante par les autorités. Au total, quatorze largages ont été effectués sur des zones ciblées, ce qui représente 140 tonnes d’eau déversées sur la zone du feu.
Contrairement à l’année dernière, ce n’est pas un mais deux Dash qui seront engagés sur l’incendie du Maïdo. Le deuxième aéronef de la Sécurité Civile est arrivé à la Réunion dans la soirée de jeudi et devrait effectuer ses premières rotations dès aujourd’hui, si les conditions météorologiques le permettent.
Mais alors que la Ministre chargée de l’Outre-Mer, Marie-Luce Penchard et la Préfecture veulent couper court à la polémique autour de l’intervention du Dash, l’analyse livrée par Marc Hesslohel, Chef du Détachement des Dash 8 relance le débat. Interrogé hier, l’un des commandants de l’avion bombardier d’eau a certifié que le Dash aurait pu apporter une aide significative au tout début de l’incendie qui s’est déclaré il y a onze jours. Contrairement à ce qu’avançaient les représentants des services de l’Etat, selon cet expert, le Dash est aussi bien utilisé pour éteindre un incendie fixé que pour traiter les feux d’humus (feux sous-terrains) et empêcher la propagation des flammes aux premiers jours du sinistre.
Ce pilote avait déjà été mobilisé sur le précédent incendie survenu en octobre 2010. Son constat s’appuie donc sur une bonne connaissance du terrain réunionnais. L’an dernier, plus de 800 hectares avaient été ravagés par les flammes. Ce nouvel incendie a été encore plus destructeur : en l’espace d’une semaine à peine, ce sont plus de 2800 hectares de forêt qui sont partis en fumée. Si les élus et la population se disent aujourd’hui soulagés que le Dash intervienne, nombre d’entre eux n’en restent pas moins surpris face aux choix pris par les services de l’Etat et à leurs multiples volte-face.