Les habitants d’un quartier de Tuléar réclament la tête des policiers qu’ils accusent d’avoir tué un jeune homme de 28 ans la nuit dernière.
Les habitants d’Andakoro, Tuléar, en appelle à la justice populaire après la mort d’un jeune homme lors d’une intervention policière dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers 20 heures, des policiers ont été appelés à intervenir sur une violente altercation entre des jeunes dans ce quartier. Lorsqu’ils sont arrivés sur place, des coups de feu ont été entendus, touchant mortellement Dinda, alias ‘Didake’, âgé de 28 ans.
« Vu l’ampleur de la violence, des voisins ont alerté des forces de l’ordre les plus proches. Tout de suite, deux policiers et deux gendarmes en motos se sont rendus sur les lieux pour intervenir. A leur arrivée, deux coups de feu ont retenti, dans l’obscurité, blessant un enfant au pied et tuant sur le coup un jeune homme de 28 ans, dénommé Dinda ou Didake », raconte un témoin.
D’après une source auprès du Commissariat central de Tuléar, deux groupes « de jeunes sous l’emprise de l’alcool (…) ont sorti des armes à feu pour s’intimider entre eux ». Ce qui a pu être à l’origine des tirs mortels.
Pour les habitants, ce seraient les policiers les fautifs. Beaucoup de gens « se sont mis en colère et ont commencé à agresser les forces de l’ordre, lesquelles ont pris la fuite », rapporte le quotidien local L’Express de Madagascar.
Quelques minutes plus tard, un 4x4 de la police est venu déposer des éléments de renfort, mais ceux-ci ont été chassés par la population, qui a réussi à immobiliser le véhicule sur place. Le tout-terrain « a été confisqué par les fokonolona et ils réclament en échange que les policiers incriminés dans cette histoire leur soient livrés », indique L’Express.
Le bras-de-fer entre les habitants d’Andakoro et les forces de l’ordre s’est poursuivi toute la nuit. Interrogé par la presse, le commissaire Lebiria Rufin a démenti catégoriquement l’implication de ses hommes dans cet accrochage meurtrier. Il explique que les douilles retrouvées sur le lieu du drame ne proviennent pas des services de police.
« Le maire de la commune de Betsinjaka que nous avons rencontré a affirmé que les deux douilles recueillies sur place portent respectivement le n°270-74 et le 717-86, alors que les munitions de tous les policiers à Tuléar portent le n°539-86. Cela prouve que le(s) meurtrier(s) ont profité de la présence des policiers pour accomplir leurs actes, surtout que tout s’était déroulé dans le noir, à cause du délestage », explique-t-il.
A ce jour, le 4x4 de la police est toujours bloqué à Andakoro, mais les négociations se poursuivent sous la houlette du vice-premier ministre Pierrot Botozaza pour tenter de débloquer le conflit. Selon L’Express de Madagascar, la famille de la victime, aidée par la population, menace d’attaquer le bureau du Commissariat central de police si ses revendications n’obtiennent pas satisfaction.
Source : L’Express de Madagascar