Des prêtres hindous ont intronisé une fillette de 3 ans en tant que nouvelle "déesse vivante" de Katmandou. La pratique remonte à une tradition multiséculaire.
Trishna Shakya, une fillette népalaise âgée de 3 ans, sera désormais la nouvelle "Kumari". Selon les croyances hindoues, la petite fille est considérée comme l’incarnation de la déesse hindoue Taleju. Une tradition multiséculaire l’oblige donc à quitter la maison familiale pour venir habiter dans un palais situé à Durbar Square, place historique de Katmandou qui porte encore les cicatrices du séisme de 2015. La fillette vivra recluse dans cette résidence jusqu’à ses premières règles. Elle ne pourra en sortir qu’à l’occasion de célébrations religieuses.
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À partir de maintenant, la fillette ne pourra plus fouler le sol impur. C’est d’ailleurs dans les bras de son père qu’elle a effectué le trajet jusqu’à la résidence. "Mes sentiments sont partagés. Ma fille est devenue la nouvelle Kumari et c’est une bonne chose. Mais il y a aussi de la tristesse à savoir qu’elle va être séparée de nous", a déclaré son père Bijaya Ratna Shakya. La tradition, qui mélange éléments hindous et bouddhistes, était étroitement liée à la royauté qui a longtemps régné sur le Népal. Même si la monarchie a été abolie en 2008, le culte des Kumaris est resté.
Ces fillettes au destin particulier recevront donc une éducation à l’intérieur du palais. Malgré cela, les défenseurs des droits des enfants pointent du doigt cette coutume qu’ils considèrent comme restrictive pour les Kumaris coupées du reste du monde. Les anciennes "déesses vivantes" ont notamment témoigné des difficultés de réadaptation à la société après leur règne.
Pour devenir une Kumari, les fillettes prépubères de la communauté Newar doivent répondre à des exigences assez strictes, surtout au niveau physique. Elles doivent présenter un corps sans imperfection, une "poitrine de lion" et des "cuisses de daim". Si une fille remplit ces exigences physiques, elle devra également prouver sa bravoure en ne pleurant pas devant le sacrifice d’un buffle.
Source : 7sur7, Le Figaro