Les troupes françaises pourront commencer à se retirer du Mali à partir du mois de mars "si tout se passe comme prévu", selon le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius.
Le chef de la diplomatie française a annoncé le début du retrait des troupes françaises du Mali dès le mois de mars. "Je pense qu’à partir de mars, si tout se passe comme prévu, le nombre de troupes françaises devrait diminuer", déclare Laurent Fabius dans un entretien au quotidien Metro daté de ce mercredi 6 février. A l’heure actuelle, quelque 4.000 soldats français sont présents dans ce pays.
Le ministre des affaires étrangères a assuré que "La France n’a pas vocation à rester durablement au Mali. Ce sont les Africains et les Maliens eux-mêmes qui doivent être les garants de la sécurité, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de ce pays". Avant le départ des forces françaises, Laurent Fabius a évoqué un "passage de relais" à la Misma, la force ouest-africaine pour le Mali.
Pour la première fois, la France a dévoilé le bilan officiel des frappes aériennes et des combats au sol qui opposaient les soldats français et maliens aux islamistes du Mali. Au bout de trois semaines d’intervention militaire dans ce pays, "plusieurs centaines" de combattants djihadistes ont été tués, notamment dans des bombardements visant leurs véhicules tout terrain ou encore dans "des combats directs, frontaux à Konna (centre) et Gao (nord)", précise le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian.
Côté français, un mort a été déploré. Il s’agissait d’un pilote d’hélicoptère qui a été visé le 11 janvier, au premier jour de l’opération française sur le front malien. Dans les rangs de l’armée malienne, le décès de 11 hommes a été annoncé à la mi-janvier à Konna, mais nul ne sait si ce chiffre a été revu à la hausse depuis.
Mardi, les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont indiqué s’être alignés aux côtés des soldats français pour mener des actions contre les "terroristes" islamistes en fuite. Le ministre français de la Défense a confirmé que les troupes françaises à Kidal entretiennent en ce moment "des relations fonctionnelles avec le MNLA".
Sur le terrain, les combats se concentrent actuellement autour du massif des Ifoghas, au nord de Kidal, près de la frontière algérienne. C’est justement dans la région de Tessalit et d’Aguelhok, au nord de Kidal, où se trouveraient les sept otages français enlevés au Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). En pleine déroute, les ravisseurs se seraient réfugiés dans cette région de grottes et de montagnes. Selon des sources de sécurité, certains d’entre eux se seraient montrés dans "de bonnes dispositions".