Depuis le début de la semaine, des manifestations contre la vie chère se sont succédées à Mayotte. Dans les rues de Mamoudzou, des affrontements ont éclaté entre forces de l’ordre et casseurs venus perturber le mouvement. Ce vendredi, le calme semble être revenu dans la capitale mahoraise. L’Intersyndicale est actuellement en négociation avec le préfet pour obtenir des baisses sur les prix des produits courants de consommation. Si aucun incident majeur ne s’est produit pour l’instant, "tout évolue rapidement" selon le capitaine Chamassi.
Mardi et mercredi dernier, des manifestations contre la vie chère ont dégénéré à Mayotte. En marge des cortèges, des échauffourées ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Jets de galets, poubelles et voitures incendiées, la capitale a pris des allures de champs de bataille pendant plusieurs jours. Les policiers ont dû renforcer leur dispositif de sécurité. Des pelotons de gendarmerie de la Réunion ont été appelés en renfort.
En partie paralysée par des barrages, la circulation dans la capitale s’est trouvée fortement perturbée. Plusieurs métropolitains ont été pris à partie et agressés par certains individus. "Ces agressions sont caractère raciste", précise le capitaine Chamassi mobilisé sur place durant toute la semaine, "un journaliste a été malmené et son appareil photo a été mis au feu. Une autre personne métropolitaine a été physiquement agressée".
Mercredi, la tension est montée d’un cran entre manifestants et forces de l’ordre. Gaz lacrymogènes, chars blindés ont été utilisés par les policiers. Sept personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, dont deux instituteurs. Jugés en comparution immédiate pour violences, ils ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, des amendes et des heures de travail d’intérêt général.
La journée d’hier a été un peu plus calme, même si le mouvement a été reconduit. Les leaders syndicaux ont rencontré le préfet Thomas Degos. A la table des négociations : les principaux syndicats mahorais : la Scomar, SSFO, CGCMA et la BISMA. Les services de l’Etat ont obtenu des distributeurs des grandes surfaces une baisse de 10% sur les ailes de poulet, sur le riz et sur les boîtes de sardines. Insuffisant selon l’intersyndicale qui souhaite des avancées plus significatives. "Alors que la journée avait été calme, certains perturbateurs ont volontairement coupé l’électricité et ont jeté des pierres sur les forces de police. Toute la partie sud de la ville était plongée dans le noir", précise le capitaine Chamassi.
Ce vendredi, près de 150 manifestants ont reconduit le mouvement. A la mi-journée, aucun dégât majeur ou heurts n’étaient à déplorer. Les rideaux des magasins ont été baissés et quelques barrages bloquaient certains axes, mais les forces de l’ordre ont veillé à ce qu’il n’y ait pas de pillage. Les manifestants se sont postés place de la République en attendant l’issue des négociations.