Un collectif de neuf compagnies réunionnaises est présent à la 56e édition du off d’Avignon débuté le 7 juillet dernier. Les représentants péi du spectacle vivant profitent pleinement de l’événement.
Le communiqué :
Depuis le début des festivités, le 7 juillet dernier, les équipes artistiques vivent pleinement l’ambiance festivalière d’Avignon : installation et dernières mises au point, rencontre avec les équipes des théâtres où chacun joue, tractage dans les rues pour aller chercher soi-même son public (le maloya s’invite régulièrement à la fête grâce à Sami Pageaux-Waro, Nicolas Givran, Serge Parbatia et Claire Nativel), participation à la parade de lancement du Festival.
Par ailleurs, le temps fort professionnel organisé le 12 juillet a réuni environ 80 personnes à l’Espace Alya, dont certains partenaires locaux ayant fait le déplacement (DAC, Région, Département, Téat Départementaux, Kolet..). Les équipes artistiques ont pu prendre le temps de parler de leur spectacle, de leur compagnie ainsi que des spécificités ultramarines.
Si le collectif a bénéficié d’une superbe couverture médiatique notamment avec RFI, France 24 La Scène... et l’AFP (l’Express, La Provence, TV5 Monde, Boursorama, Le Figaro, La Croix, La Nouvelle République...), Lolita Tergémina, metteuse en scène, comédienne et directrice de la compagnie Sakidi, et son équipe de "Kan lamour èk lo azar i zoué avek" ont bénéficié de deux superbes critiques dans le Dauphiné et le New York Times.
Extrait traduit du New York Times :
"Cependant pour un théâtre dynamique et énergique, le mieux reste de se plonger dans les offres hétéroclites à la marge. Cette année, neuf compagnies de l’île française de la Réunion, dans l’océan Indien, se sont réunies pour présenter une minisérie de spectacles vivifiants.
Une compagnie, Sakidi, interprète "Le jeu de l’amour et du hasard" de Marivaux, une comédie française classique du XVIIIe siècle, dans la langue créole parlée à la Réunion (avec sous-titres). Le créole réunionnais est très rare sur les scènes françaises, et cette mise en scène pétillante de Lolita Tergémina, au théâtre de la Chapelle du Verbe Incarné, laisse penser que c’est dommage. Étant donné que la langue est fortement influencée par le français, une grande partie est compréhensible sans les sous-titres, et la traduction est pleine d’images qui redonnent à Marivaux une sensation de fraîcheur."
Ce samedi 16 juillet à 13h15, une coupure d’électricité générale dans une partie d’Avignon a empêché de nombreux artistes de jouer leur pièce. Parmi eux, Claire Nativel, artiste réunionnaise, venue jouer pour la première fois, à Avignon, sa création "Les coeurs lourds ne traversent pas les rizières." Privée d’électricité, donc de lumières, mais aussi de synthétiseur et de bande-son (elle est accompagnée d’un pianiste), la chanteuse et comédienne a joué sa pièce dans la pénombre et à capella. Le public, médusé par la performance sans faille de l’artiste, l’a ovationné. Quelques-uns ont pleuré au moment des applaudissements, tout comme l’artiste persuadée d’avoir vécu là une avant-dernière unique.