Cette affaire de trafic illicite d’espèces endémiques remonte au 1er mai dernier après la découverte de 48 lémuriens et plus de mille tortues en Thaïlande par les autorités locales.
Les autorités thaïlandaises ont appréhendé quarante-huit lémuriens et plus de mille tortues le 1er mai, déclenchant une enquête internationale. Cette affaire de trafic illicite d’espèces endémiques malgaches en Thaïlande progresse avec l’arrestation et le déferrement de dix-huit personnes devant le Pôle anti-corruption (PAC). Les charges retenues contre ces individus comprennent des infractions douanières, du blanchiment d’argent et des infractions environnementales. En plus des six personnes déjà arrêtées en Thaïlande, dix-huit autres ont été déférées au PAC à Madagascar, tandis que trois suspects sont toujours recherchés.
Parmi les personnes présentées devant le PAC, un ressortissant birman est considéré comme le chef du réseau transnational de trafic illicite. Dans la foulée, un ressortissant indien est également impliqué, rapporte le journal L’Express de Madagascar. Les autorités ont découvert le mode opératoire du réseau, qui implique le transport des animaux depuis les côtes malgaches jusqu’à un bateau en mer, avant leur exportation. Le directeur général des douanes a dénoncé une chaîne de responsabilité de diverses entités dans les douanes dans la sortie de ces animaux sans pour autant blâmer personne. Il a ajouté que l’antenne à Madagascar a été démantelée.
La valeur des animaux saisis est estimée à environ quatorze milliards d’ariary soit environ 2 932 000 euros. Cependant, les trafiquants n’ont réalisé qu’un profit modeste de quatre à cinq cent millions d’ariary (840 euros). Les prévenus risquent la détention provisoire, y compris les ressortissants étrangers, pour lesquels des avis de poursuite seront envoyés aux autorités compétentes. Le ministère malgache de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) est chargé des procédures de rapatriement des animaux, mais les douanes se tiennent prêtes à apporter leur assistance pour les remettre dans leur habitat naturel. La procureure du PAC souligne l’importance de traiter cette affaire avec délicatesse, en la confiant au doyen des magistrats.
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