Soupçons de conflits d’intérêts : Eric Dupond-Moretti renvoyé en procès

LINFO.RE – créé le 3.10.2022 à 13h48 – mis à jour le 3.10.2022 à 14h07 - La rédaction

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La Cour de justice de la République (CJR) a ordonné un procès contre Eric Dupond-Moretti ce lundi 3 octobre. Une grande première pour un ministre de la Justice.

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Ses avocats représentent le ministre

Eric Dupond-Moretti est accusé d’avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats à qui il s’était opposé quand il était avocat, rapporte Le Figaro.
En déplacement en Guyane ce week-end, il ses avocats l’ont représenté devant la commission de l’instruction de la CJR ce lundi 3 octobre. Me Christophe Ingrain et Rémi Lorrain se sont exprimés sur cette affaire à la sortie de la CJR, à Paris. "Comme malheureusement nous nous y attendions, c’est un arrêt de renvoi qui a été rendu par la commission de l’instruction", ont-ils noté en précisant avoir immédiatement formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt. "Cet arrêt n’existe plus", ont-ils annoncé.

Renvoi pour "prises illégales d’intérêts"

Les deux avocats du garde des Sceaux sont arrivés à 9 heures à la CJR et sont ressortis trente minutes plus tard après s’être fait signifier le renvoi pour "prises illégales d’intérêts".
Selon Me Rémi Lorrain, désormais, il appartient à l’assemblée plénière de la Cour de cassation de se saisir de ce dossier et de se prononcer notamment sur les nombreuses irrégularités qui ont émaillé ce dossier depuis deux ans.
Il a réitéré que le positionnement atypique, puisque déloyal et partial du procureur général près la Cour de cassation, François Molins, figure à la première place de ces irrégularités.

Les syndicats dénoncent

L’USM (Union syndicale des magistrats) et le SM (Syndicat de la magistrature) ont rapidement réagi. Dans un communiqué, ces deux principaux syndicats ont indiqué qu’il s’agit d’une situation "inédite pour le ministre". Ils ont cité les soupçons d’atteinte grave à la probité, la tentative de jeter le discrédit sur le ministère public et les juges chargés de l’instruction, le risque d’un nouveau conflit d’intérêts si le ministre devait nommer son propre accusateur après le départ programmé à la retraite en juin de François Molins.