Professeure Frédérique Sauvat, Présidente de la Commission Médicale d’Etablissement du CHU, était l’invitée du 19h d’Antenne Réunion. Sur le plateau, elle aborde avec nous l’évolution de la situation sanitaire sur l’île.
La professeure Frédérique Sauvat est présidente de la Commission médiacle d’établissement au CHU de La Réunion. Sur Antenne Réunion, elle réagit au chiffre du jour : 100 cas ont été recensés ce jour par la préfecture et l’ARS. Elle appelle à manier ces chiffres avec précaution. "C’est très difficile d’analyser les chiffres quotidiens. Il y a beaucoup moins de cas le lundi car il y a moins de dépistages le dimanche et ça explose tous les mercredis. Il faut regarder sur une semaine plutôt que sur un jour", explique Frédérique Sauvat.
Interrogée sur la polémique autour de la non-priorisation des ultramarins au dépistage, elle questionne directement le sens d’imposer un test aux voyageurs, sachant que les cas importés sont mineurs et la chaîne de contamination locale est active. "La question - qui peut être polémique - c’est de demander si ça a encore du sens d’imposer le test, maintenant qu’on a une situation virale majeure. Est-ce qu’il faut tester et empêcher les gens de prendre l’avion ? », interroge la médecin.
En ce qui concerne le pic épidémique, attendu à la fin du mois de novembre, elle assure qu’elle ne connaît pas l’intensité du pic. "Si on a 100 ou 150 patients en réanimation on saura faire. Si c’est au dessus, c’est compliqué. Pour les places en réanimation, on pourra toujours créer des lits, mais ce sera compliqué de prendre en charge tout le reste de la population qui n’a pas le covid. On n’arrête pas de tomber malade pendant la crise", explique Férédrique Sauvat. Elle indique qu’une pression pèse déjà sur les blocs opératoires du CHU de La Réunion. Les opérations non-urgentes peuvent être reprogrammées.
"Il est difficile de savoir si le plateau va se confirmer sans les semaines à venir. En tout cas c’est un signal que les gestes barrières servent. On en est tous persuadés en tant que médecins", assure la professeure. " On parle d’un pic fin novembre, est ce que ce sera un gros pic ou pas ? Personne ne le sait".
Un scénario semblable à celui qui se déroule en Guadeloupe n’est pour F. Sauvat pas à craindre à La Réunion. "On a des capacités bien supérieures à la Guadeloupe. C’est compliqué car leur hôpital a brûlé et ils n’avaient pas eu le temps de le reconstruire", explique la professeure.