Le langage diplomatique entre la France et les Comores est en décalage avec l’urgence de la réalité, notamment face aux problèmes liés à l’immigration clandestine à Mayotte.
Lors d’une audition à la Délégation Outre-mer du Sénat, le sénateur Saïd Omar Oili a soulevé les défis persistants concernant la coopération des Comores dans la lutte contre les flux migratoires. Malgré l’aide au développement de 150 millions d’euros sur trois ans, les résultats obtenus par le gouvernement ne sont pas palpables. Cette question revêt une importance cruciale, notamment avec l’adoption récente par l’Angleterre d’une loi autorisant l’expulsion de migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda. Le sénateur mahorais a exprimé son inquiétude face à l’afflux quotidien de migrants à Mayotte, soulignant le manque de mesures concrètes malgré les promesses faites. "La préfecture a dénombré 1 500 migrants, ils dorment dehors, dans la rue à Mamoudzou. On nous a promis un rideau de fer, pour l’instant, c’est un rideau de fumée !", a-t-il déploré sur les propos repris par le Journal de Mayotte.
Son collègue Thani Mohamed Soilihi a de son côté mis en évidence les provocations émanant à la fois de la présidence des Comores et de la Russie. Selon ses explications, la Russie s’est dite prête à aider les Comores à récupérer Mayotte. Dans la foulée, le président comorien s’est réjoui que les infrastructures des Jeux des Iles de l’océan Indien organisés par les Comores seraient financées par la Russie. "Tout en autorisant l’île comorienne de Mayotte à organiser un ou deux jeux chez elle. La France devrait être plus ferme sur cette question.", a-t-il lâché. Cependant, la réponse diplomatique d’Emmanuelle Blatmann, Directrice Afrique et océan Indien, semblait éviter la confrontation directe. Elle a souligné le rôle de la France dans l’accompagnement des pays africains face à leurs défis, insistant sur l’importance de maintenir la coopération pour éviter une situation encore plus problématique. Elle a également mentionné des moyens matériels alloués par la France aux garde-côtes comoriens pour stopper les départs d’Anjouan.
Malgré les inquiétudes concernant l’influence russe, Blatmann a affirmé que la France était vigilante face à la désinformation, mettant en place une cellule de lutte contre ces attaques. Elle a conclu en soulignant la fierté de la souveraineté française sur ses territoires ultramarins.
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