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D’après une étude effectuée en 2018 sur les revenus des ménages, les inégalités se creusent de plus en plus à Mayotte.
Dans le monde, les écarts entre les riches et les pauvres deviennent de plus en plus grands. Ce constat est confirmé à Mayotte dans des proportions exceptionnelles, et pour des raisons bien spécifiques, rapporte Le Journal de Mayotte.
Selon les statistiques de l’Insee (Institut national des études et statistiques économiques), le chiffre de 84 % d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté n’est plus exact, il est descendu à 77 % de la population.
A première vue, cette nouvelle pourrait réjouir, mais il est nécessaire de comprendre que le seuil de pauvreté est relatif, il est établi en fonction du revenu médian (le seuil au-dessus duquel la moitié de la population se trouve, et la moitié en dessous). Pourtant, ce niveau a baissé depuis 2011, pareillement pour les revenus qui ont aussi globalement chuté.
Jamel Mekkaoui, directeur de l’Insee a expliqué que "l’explication, c’est la migration et pas seulement l’immigration". Selon lui, il est vrai que des gens très pauvres arrivent massivement et tirent le revenu moyen vers le bas. Mais il est tout aussi vrai que les plus riches ont tendance à quitter Mayotte vers la métropole ou La Réunion, et ce fait se répercute également sur les statistiques.
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Avec 77 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, ce pourcentage est énorme contre 14 % en métropole et 53 % en Guyane. De ce fait, 200 000 habitants se retrouvent dans cette situation, ainsi le département de Mayotte est devenu la région la plus pauvre de France et d’Europe.
En détail, 110 000 mineurs vivent en situation de pauvreté. Par ailleurs, 42 % de la population vit avec moins de 160 euros par mois et par habitant. Ils entre dans la catégorie des personnes "très pauvres" vivant dans l’archipel.
D’autres résultats de l’Insee ont aussi démontré que les plus pauvres des 10 % les plus aisés de Mayotte gagnent 6 fois le salaire médian de l’île. En revanche, les 40 % les plus pauvres sont 20 % plus pauvres qu’en 2011. Les inégalités se creusent davantage à cause d’une double raison.
La première c’est l’arrivée de migrants en grande précarité, qui n’ont droit à aucune aide sociale. Ainsi, les prestations ne pèsent que pour 17 % des revenus des plus pauvres à Mayotte. Elles ne remplissent pas leur rôle de levier contre la pauvreté, en raison de règles spécifiques visant à ne pas encourager l’immigration.
La seconde, la généralisation de l’indexation des fonctionnaires qui gagnent 40 % de plus qu’en métropole. Cette mesure les a éloignés de la réalité des plus pauvres et des salariés dans le secteur privé. Par ailleurs, la hausse de 14 % du SMIC à Mayotte, a également eu des répercussions sur les salaires les plus bas.
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Concernant le rapport entre la pauvreté, l’emploi, les diplômes et le lieu de naissance, 94 % des ménages dont le chef de famille est né hors de France sont pauvres contre 60 % pour les natifs de Mayotte. En outre, 58 % des foyers dont le chef de famille travaille sont aussi en situation de pauvreté. Il est ainsi nécessaire de trouver des solutions dans un département où les problématiques sont sans commune mesure avec le reste du territoire.
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