La presse locale mauricienne s’interroge sur la culture de la sûreté en sein la compagnie Air Mauritius après de nombreux incidents qui auraient pu mettre sérieusement en danger la vie des usagers.
Le journal local, Lexpress.mu, livre des révélations fracassantes principalement sur deux incidents qu’il qualifie de « très sérieux » et qui auraient été « passés sous silence ». Les faits ont été enregistrés au cours des deux dernières années.
Le premier concerne le vol MK851, reliant Maurice à Johannesburg. Le 8 novembre 2012, l’appareil a atterri en pleine tempête de grêle à l’aéroport international O.R. Thambo.
Conséquences de cette manœuvre très risquée : « L’avion est sérieusement endommagé par la grêle pendant l’atterrissage, à tel point que le pare brise du cockpit est fêlé. À l’arrière, les passagers ont eu la peur de leur vie. Les pilotes ont aussi été très secoués, comme devait le démontrer par la suite le Cockpit Voice Recorder », rapporte une source au courant du dossier sur Express de Maurice. Coût des réparations qui ont duré six semaines : 1.546.441 d’euro.
Aucune enquête n’avait été menée à la suite de cette affaire, rapporte-t-on. Le pilote Alan Fraser, affirmait à l’époque ne pas avoir remarqué la tempête sur son radar alors que des rapports ultérieurs attestaient le bon fonctionnement de l’appareil de détection. Express de Maurice s’étonne aussi du fait que cet employé ait pu reprendre les vols seulement 2 semaines après les faits malgré les négligences, ne seraient que celles se rapportant sur les réserves en carburant.
Le deuxième incident implique le vol MK121, reliant Maurice et Rodrigues. Le 22 janvier 2012, l’appareil effectue un atterrissage plus que risqué à l’aéroport rodriguais de Sir Gaëtan Duval sur le train avant avec une accélération verticale de 1,205 g. S’agissant d’un ATR72 dont le train avant sert surtout à orienter l’avion une fois au sol, une telle manœuvre aurait été fatale.
Malgré cet incident que le pilote ne rapportera pas, l’appareil en question effectuera encore « 66 vols avant que des relevés de données ne détectent une anomalie », selon toujours Express.
D’autres incidents survenus cette année ont encore été rapportés par le quotidien mauricien qui « mettent gravement en doute la culture de sûreté » au sein de la compagnie nationale.