La rupture d’une digue a inondé plus de 1 000 hectares de rizières dans la région d’Alaotra-Mangoro, le plus grand grenier à riz de Madagascar. Selon la population locale, deux quartiers seraient enclavés à l’heure actuelle.
Après une menace de sècheresse, en raison d’une pluviométrie insuffisante et tardive, la filière rizicole de la région fait face cette fois-ci à une forte inondation, suite à la rupture d’une digue. «
Des milliers d’hectares de rizières sont inondées alors que nous venons à peine de procéder au repiquage. Nous craignons que les jeunes plants ne puissent survivre », déplore Onésime Bourret, un producteur local, interrogé par L’Express de Madagascar.
Selon lui, les récoltes risqueront d’être sérieusement compromises si aucune mesure n’est prise dans l’immédiat.
Les responsables auprès de la Région ont déjà été informés de la situation, assure ce producteur qui dénonce une réaction tardive de leur part. « Nous payons des ristournes et nous achetons l’eau et voilà que nous sommes dans cette situation délicate, mais personne ne réagit pour nous aider », a-t-il fustigé. Il a également rapporté le cas de deux quartiers qui, en raison de cette montée des eaux, se trouvent totalement enclavés à l’heure actuelle.
Le chef de région, lui, affirme ne pas avoir eu encore un rapport détaillé sur l’ampleur des dégâts.
Notons que ce grenier à riz assure à lui seul la production de 150 000 tonnes de riz par an. Selon Randriamiandrisoa René, président de la coalition des paysans de Madagascar dans la région Alaotra Mangoro, la totalité de la production nationale peut permettre largement une autosuffisance alimentaire pour le pays en matière de riz. Seulement, les 2/3 de cette production sont écoulés sur le marché international, indique encore cet agriculteur. Ainsi, afin de pallier aux manques, l’Etat est obligé d’importer à son tour du riz.